Paris : 1,3 million euros d'amendes infligées pour affichage sauvage
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Paris - La mairie de Paris a infligé 1,3 million d'euros d'amendes pour affichage commercial sauvage en quatre mois, depuis qu'elle a récupéré au 1er janvier cette compétence, auparavant aux mains de l'Etat, a-t-elle indiqué mardi à l'AFP, confirmant une information du Parisien.
Il s'agit du montant total "facturé, pas encore recouvré", a précisé à l'AFP l'adjoint à la propreté Antoine Guillou, anticipant ensuite des "contestations ou procédures de recouvrement".
Comme les autres communes, la mairie a récupéré au 1er janvier, de l'Etat, la compétence de verbalisation de l'affichage sauvage, dans le cadre d'un amendement de la loi Climat et Résilience votée en août 2021. "Auparavant, on ne pouvait facturer que le coût réel de nettoyage", rappelle Antoine Guillou.
Le décret entré en vigueur a donc permis un "changement de braquet majeur: cela permet d'aller plus vite et d'envoyer des PV aux entreprises contrevenantes, avec des amendes à plus de 100.000 euros pour ceux qui ont commis les plus grosses campagnes d'affichage" sauvage, souligne l'élu PS.
L'arsenal répressif prévoit "un volet pénal avec des amendes essentiellement de 3e classe à 68 euros", mais aussi "désormais des amendes administratives de 1.500 euros par affiche", précise la mairie.
Cette dernière catégorie permet d'"aller vite et c'est dissuasif: 10 affiches = 15.000 euros d'amende, 30 affiches = 45.000 euros" ajoute la même source, selon laquelle "plus de 50 procédures ont été engagées".
Dans les faits, les 36 entreprises concernées, principalement des secteurs de "la mode, la joaillerie et le divertissement", ont reçu des amendes pour un montant allant de 3.000 à 110.000 euros, a confirmé M. Guillou.
Il précise que "c'est bien la marque dont le nom est sur l'affiche qui reçoit l'amende", et non l'éventuelle agence de communication par laquelle elle serait passée pour sa campagne, et contre elle "elle n'a qu'à se retourner".
Souvent critiquée pour la propreté de ses rues, la mairie a fait de la lutte contre l'affichage commercial sauvage, comme celle contre les tags et graffiti, un de ses chevaux de bataille. Même si, dans les faits, elle fait preuve de clémence vis-à-vis des messages féministes ou de l'affichage politique en période électorale.
"Chaque semaine, ce sont 1.600 m2 d'affiches qui sont retirées par les agents", ajoute M. Guillou. Outre qu'elle soit chronophage, cette pratique participe de la "dégradation des bâtiments", souligne-t-il. (AFP)