'Paradise Papers': Bernard Arnault et son groupe LVMH cités à leur tour
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Bernard Arnault et son groupe LVMH sont cités à leur tour mercredi dans les révélations des "Paradise Papers", le quotidien Le Monde affirmant que la première fortune française aurait placé "des actifs dans six paradis fiscaux différents".
LVMH, numéro un mondial du luxe, contacté par l'AFP, n'a pas souhaité faire de commentaire dans l'immédiat. Le Monde fait partie du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) regroupant 96 médias de 67 pays, qui dévoile depuis dimanche des enquêtes basées sur une fuite de 13,5 millions de documents financiers. Le milliardaire Bernard Arnault aurait "fait appel à au moins huit cabinets de conseil différents pour localiser ses actifs dans six paradis fiscaux différents", affirme Le Monde.
Le journal français cite ainsi une propriété au nord de Londres de 4.300 m2, dont le propriétaire apparaissait jusqu'à présent dans le cadastre britannique comme "une simple société enregistrée à Jersey". Mais "les investigations du Monde dans les +Paradise Papers+ révèlent" qu'"il s'agit de Bernard Arnault" et que son nom "apparaît dans un des fichiers clients du gestionnaire de grandes fortunes Coutts, transmis au détour d'une négociation à Appleby", le cabinet d'avocats en première ligne dans l'affaire des "Paradise Papers".
Le terrain à lui seul vaudrait "un peu moins de 15 millions d'euros", et les coûts de construction de la propriété seraient "bien supérieurs à 3,4 millions d'euros", selon des sources citées par le quotidien. "Jersey n'est pas la seule juridiction offshore dont profite le milliardaire français pour placer ses biens privés", poursuit-il, ajoutant que selon son enquête, "un luxueux yacht de 101 mètres réputé lui appartenir, le Symphony, est détenu par une société maltaise, Sonata Yachting Limited", et bat pavillon aux Caïmans.
"Ce sont des prête-noms qui dirigent et possèdent officiellement les parts" de cette société maltaise, "mais elle appartient en réalité à LVMH, comme le révèle une petite ligne dans le rapport annuel du groupe", écrit Le Monde. Le journal affirme que "si Bernard Arnault souhaite utiliser (le yacht), il doit lui-même verser à LVMH des frais de location. Mais n'étant pas le propriétaire légal, il n'a pas besoin d'intégrer le yacht à sa déclaration d'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) - et échappera grâce à son statut commercial à la nouvelle taxe sur les biens de luxe que souhaite instaurer la majorité macroniste".
Est également évoqué "un montage élaboré par deux cabinets spécialistes installés à Guernesey et l'île de Man qui pourrait avoir servi à réduire la facture de TVA" pour un yacht de Bernard Arnault. Enfin, Le Monde affirme relever "les empreintes du champion du luxe" au Luxembourg, où le milliardaire a ouvert en 2010 une holding, Middleton, qui aurait été utilisée pour des investissements dans des fonds luxembourgeois. "La mise de départ de 160 millions d'euros apportée par sa holding belge Pilinvest ont bien fructifié", avec des participations financières "évaluées à 240 millions d'euros, soit une augmentation de moitié. Là aussi, le droit luxembourgeois le dispense de publier le détails de ses avoirs", écrit le quotidien. (AFP)
Photo: LVMH Facebook