Pandémie : Marks & Spencer souffre toujours des mesures de restrictions
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Londres - La chaîne britannique de magasins Marks & Spencer a souffert en fin d’année 2020, malgré du mieux dans ses opérations en ligne, avec un plongeon de ses activités dans l’habillement et les produits de la maison en raison des restrictions décidées face à la pandémie.
Marks & Spencer : le chiffre d’affaires chute de 25,1 pour cent
Au total, ses ventes ont fondu de 8,4 pour cent à 2,8 milliards de livres sur les trois mois entre octobre et décembre, période qui correspond au troisième trimestre de son exercice décalé, selon un communiqué publié vendredi. Cette baisse s’explique essentiellement par une chute de 25,1 pour cent de son chiffre d’affaires dans l’habillement et les produits de la maison.
Cette activité, qui est en difficultés depuis des années, a été touchée de plein fouet par les restrictions mises en place au Royaume-Uni pour lutter contre la pandémie et qui ont entraîné des fermetures de magasins notamment pendant le confinement en novembre.
La hausse des ventes de 2,2 pour cent sur la période dans l’alimentaire, l’autre grande branche du groupe, n’a pas suffi à gonfler le chiffre d’affaires total. Au cours des quatre semaines avant Noël, ces ventes dans l’alimentaire ont même bondi de 8,7 pour cent à données comparables, à l’unisson des autres supermarchés britanniques qui ont profité de la fermeture des pubs et restaurants.
“Malgré les nuages du Covid, nous avons observé une très solide performance dans l’alimentaire, y compris Ocado, et une accélération dans les activités en ligne pour l’habillement et les produits de la maison”, avec un bond de 47,5 pour cent pour ces dernières, souligne Steve Rowe, directeur général du groupe. Depuis septembre, Marks & Spencer a en outre lancé un partenariat avec le distributeur en ligne Ocado, qui propose les produits de l’enseigne sur sa plateforme.
M. Rowe reconnaît que “les conditions de marché à court terme restent très difficiles”, notamment avec le nouveau confinement strict en place depuis cette semaine en Angleterre pour de longues semaines.
Le groupe doit composer en outre avec les nouvelles règles commerciales post-Brexit. Grâce à l'accord de libre-échange négocié avec l'UE, il ne subit pas de droits de douane sur ses ventes britanniques, mais fait face à des droits de douane potentiels pour ses produits exportés vers l'UE, et qui ne sont pas fabriqués sur le sol britannique.
Marks & Spencer évoque en outre des "processus administratifs très complexes". Au total, il s'attend à un "impact significatif" sur ses activités en Irlande, en République tchèque et chez ses franchisés en France, ajoutant travailler pour atténuer ces effets. Pour Sophie Lund-Yates, analyste chez Hargreaves Lansdown, la perspective de ces droits de douane est "un casse-tête supplémentaire pour les entreprises internationales". "Le groupe pourrait très bien se passer de cette charge financière d'autant qu'il a fort à faire par ailleurs", selon elle. Le directeur général explique que son enseigne poursuit son programme de transformation pour "sortir de la pandémie avec un nouveau visage".
Le groupe entend réduire ses coûts via la suppression annoncée en août de 7 000 emplois tout en mettant surtout l'accent sur les activités en ligne. En raison de la pandémie, Marks & Spencer avait enregistré au premier semestre (achevé fin septembre) la première perte semestrielle de son existence. Il doit dévoiler ses résultats pour l'exercice 2020-2021 le 26 mai prochain.
L'ensemble des commerces physiques a souffert de la pandémie, avec son lot de suppressions d'emplois et de faillites. La fédération des commerçants britanniques, le BRC, évalue à 43,4 pour cent la chute de la fréquentation au Royaume-Uni en 2020, que ce soit en centre-ville ou dans les centres commerciaux. Pour Helen Dickinson, directrice générale du BRC, le "troisième confinement sera celui de trop pour certaines entreprises" qui doivent continuer à payer les loyers sans chiffre d'affaires et sans entrevoir de reprise. Elle réitère son appel au gouvernement, qui a annoncé récemment de nouvelles subventions, afin qu'il prolonge l'exemption de la taxe sur les locaux commerciaux.(AFP)
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Crédit : Marks & Spencer