Oerlikon prudent sur la demande de machines pour le textile en 2023

Le groupe industriel suisse Oerlikon se montre prudent sur la demande de machines pour le textile en 2023 après un ralentissement sur la seconde moitié de l'année qui l'a amené à prendre des mesures d'économie au dernier trimestre, annonce-t-il mardi.

Le groupe envisage de supprimer 800 postes dans sa division dédiée aux machines pour le textile, le groupe expliquant dans un communiqué que les mesures prises au dernier trimestre pour protéger sa rentabilité face au ralentissement ont grevé son bénéfice net pour l'exercice 2022.

Il a chuté de 44,9 pour cent par rapport à l'exercice 2021, à 93 millions de francs suisses, (94,2 millions d'euros), bien en-deçà des prévisions. Par comparaison, les analystes interrogés par l'agence suisse AWP l'attendaient en moyenne à 149 millions de francs.

Le groupe a toutefois atteint son objectif de ventes pour 2022, qu'il avait légèrement relevé lors de la publication début novembre de ses résultats du troisième trimestre. Ses ventes ont dépassé la barre des 2,9 milliards de francs,affichant une hausse de 9,8 pour cent par rapport à l'année précédente.

Sa division spécialisée dans les revêtements de surface a vu ses ventes grimper de 7,9 pour cent à près de 1,4 milliard de francs, grâce notamment la reprise dans l'aéronautique. Si les pénuries dans les approvisionnements se sont atténuées durant la seconde moitié de l'année, "les conditions macroéconomiques difficiles ont conduit à un affaiblissement de l'activité industrielle", a toutefois reconnu le groupe dans le communiqué.

Sa division spécialisée dans les machines pour le textile a de son côté vu ses ventes bondir de 11,7 pour cent, à plus de 1,5 milliard de francs grâce à une forte demande sur la première moitié de l'année. Mais les conditions économiques durant la seconde moitié de l'année ont amené certains clients "à repousser leurs commandes", a-t-il détaillé.

Pour 2023, le groupe, qui compte le milliardaire russe Viktor Vekselberg parmi ses actionnaires, s'attend à ce que ses ventes se chiffrent à 2,8 milliards de francs hors effets de changes. Mais il compte sur son expansion dans le luxe pour ajouter un surcroît de croissance.

Le rachat de l'entreprise suisse Riri, qui fournit des composants métalliques pour la mode, la maroquinerie et la bijouterie devrait ajouter entre 100 et 150 millions de francs de chiffre d'affaires selon la date de finalisation de l'opération, précise-t-il.

En 2021, Oerlikon avait déjà mis un pied dans les revêtements pour le secteur du luxe avec le rachat du français Coeurdor. Mais il s'est encore renforcé sur ce segment l'an passé en annonçant en décembre le rachat du suisse Riri pour un montant non-divulgué.(AFP)