OC Oerlikon : commandes dopées par son acquisition dans les polymères au 1er trimestre

Zurich - Le groupe industriel suisse OC Oerlikon a publié mardi des commandes bien meilleures que prévu pour le premier trimestre, portées par les machines textiles, une division soutenue par une acquisition dans les fibres polymères l'an passé.

Le groupe suisse, dans lequel le milliardaire russe d'origine ukrainienne Viktor Vekselberg détient une participation, a fait état d'un bond de 23 pour cent de ses commandes par rapport au premier trimestre l'an passé, à 790 millions de francs suisses (769 millions d'euros), indique-t-il dans un communiqué. Par comparaison, les analystes interrogés par l'agence suisse AWP les attendaient en moyenne à 670 millions de francs.

Son chiffre d'affaires a, lui, grimpé de 22,9 pour cent à 698 millions de francs tandis que sa marge brute d'exploitation s'est améliorée, montant à 17 pour cent, contre 15,9 pour cent un an plus tôt, sous l'effet du contrôle des coûts et de la hausse des volumes, détaille le groupe qui a confirmé ses objectifs pour 2022. 

Lors de la publication de ses résultats annuels début mars, il avait fixé la barre à 2,9 milliards de francs pour ses ventes annuelles et aux environs de 17,5 pour cent pour sa marge. Durant les trois premiers mois de l'année, ses commandes ont été portées par sa division spécialisée dans les machines pour l'industrie textile. Elles ont augmenté de 31,5 pour cent par rapport au premier trimestre l'an passé, ses ventes progressant de 40 pour cent.

Le groupe avait racheté en juin l'italien INglass, spécialisé dans le traitement des fibres polymères, son intégration ayant contribué à 15 pour cent des ventes durant ce trimestre, a quantifié OC Oerlikon.  Sa division spécialisée dans le traitement de surfaces a de son côté vu ses commandes s'accroître de 14,8 pour cent grâce à la demande dans l'industrie mais aussi à une « légère reprise » dans l'aérospatiale aux États-Unis, qui était jusqu'à présent à la traîne, précise le groupe qui fabrique des revêtements pour renforcer les ailes, moteurs et trains d'atterrissage des avions.

Effets des confinements en Chine

À 08H12 GMT, l'action cédait une partie de ses gains initiaux, s'adjugeant néanmoins 2,19 pour cent à 6,99 francs suisses alors que le SPI, l'indice élargi de la Bourse suisse, s'appréciait de 0,71 pour cent.

Dans un commentaire boursier, Michael Foeth, analyste chez Vontobel, a évoqué « un début d'année solide » malgré des « pénuries persistantes » dans les chaînes d'approvisionnement qui touchent ses clients notamment dans le secteur automobile ou l'industrie.

« Les confinements en Chine vont entraîner des retards durant le deuxième trimestre », suppute-t-il, mais ceux-ci « devraient être rattrapés plus tard dans l'année », comme cela avait déjà été le cas auparavant.

OC Oerlikon est une des entreprises suisses dans lesquelles avait investi Viktor Vekselberg. Ce discret milliardaire qui a fait sa fortune dans l'aluminium et l'énergie est présent dans son capital par le biais de la société d'investissement Liwet qui détenaient 44.46 pour cent des parts à la clôture des comptes au 31 décembre, selon le rapport annuel du groupe.

Lorsqu'il avait été placé sur la liste des oligarques visés par des sanctions américaines en 2018, à la suite de l'invasion de la Crimée, Sulzer, une autre entreprise suisse dont il est actionnaire, avait dû à la hâte procéder à une augmentation de capital pour faire passer sa participation en dessous de 50 pour cent afin de ne pas se trouver exposée par ricochet aux risques de sanctions. (AFP)