Nouvelle cession et réduction de voilure pour les chaussures André
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Paris - Enième rachat pour les chaussures André : en redressement judiciaire depuis février, l'enseigne plus que centenaire a été partiellement cédée sur décision du tribunal de commerce de Nanterre à une société belge.
Cette société, Optakare, s'apprête à reprendre 21 magasins sur les 49 détenus jusqu'à présent par 1MONDE9 qui avait elle-même racheté l'enseigne en 2020, ainsi que 119 salariés sur 250, a indiqué jeudi à l'AFP l'un des administrateurs judiciaires, confirmant une information du titre de presse spécialisé Fashion Network.
"Optakar reprend l'enseigne" André, a précisé l'administrateur, sans toutefois spécifier le montant de la transaction. Dans sa décision, rendue mardi, le tribunal a prévu "une faculté de substitution au profit d'une société de reprise française", a-t-il détaillé, ajoutant que cette société était "en cours de constitution".
"Une société sauvée est toujours préférable à une société qui disparaît même si, visiblement, elle sera amputée de moitié", a réagi auprès de l'AFP Franck Boehly, président de la Fédération des enseignes de la chaussure (FEC). L'épidémie de Covid-19, a-t-il souligné, a transformé les habitudes des consommateurs, au détriment en particulier des boutiques de chaussures "positionnées en entrée ou milieu de gamme" qui "souffrent énormément".
L'entreprise 1Monde9 de François Feijoo, lui-même ancien PDG de l'enseigne, avait repris André en 2020 avant de se déclarer en cessation de paiements fin janvier 2023, demandant l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire.
Longue liste
Peu après, le tribunal de commerce de Nanterre avait fixé à six mois la période d'observation. Lors de la reprise de 2020, seul un tiers des points de vente de l'enseigne avaient été conservés, le plan de reprise prévoyant alors le licenciement d'un peu moins de 200 salariés.
André avait été la première entreprise de la distribution placée en redressement judiciaire en raison de la crise du Covid-19 qui l'avait contrainte à fermer ses magasins pendant de longs mois. Dans le passé, elle avait été détenue par le site de vente en ligne Spartoo, et auparavant encore, par l'ancien fleuron du textile français Vivarte, dénommé d'ailleurs à l'origine Groupe André.
André fait partie de la longue liste d'enseignes ayant appartenu au groupe Vivarte aujourd'hui confrontées à des difficultés financières, comme Kookaï, également placée en redressement judiciaire début février.
Pour le secteur de l'habillement, la sortie de la pandémie ne s'est pas traduite par un retour à la situation antérieure : les ventes sont restées en 2022 près de 10 pour cent inférieures à leur niveau de 2019, selon l'observatoire économique de l'Institut Français de la Mode (IFM). Ces difficultés ont été révélées par la liquidation judiciaire soudaine de Camaïeu fin septembre, qui a conduit au licenciement de 2.100 salariés. (AFP)