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Next rachète la marque et la propriété intellectuelle de Made, en faillite

Par AFP

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Image : Next Plc

Londres - Le géant britannique de l'habillement Next va racheter la marque du vendeur de meubles Made.com, qui s'est placé en dépôt de bilan mercredi un an et demi après son introduction en Bourse, avec environ 400 licenciements annoncés.

Victime de l'inflation qui pèse sur la demande des consommateurs, de problèmes de chaînes d'approvisionnement, de taux d'intérêt en forte hausse, et d'un retour des clients dans les magasins post-confinements, Made, qui vendait des meubles en ligne essentiellement, augure des difficultés à venir pour le secteur.

Les trois administrateurs de PricewaterhouseCoopers (PwC) choisis pour gérer la liquidation ont aussitôt passé un accord avec Next qui va acquérir la marque, les noms de domaine et la propriété intellectuelle de Made, d'après des communiqués de l'entreprise et de PwC qui ne donnent pas de montant de transaction.

PwC précise que l'entreprise comptait 573 employés permanents, avec des entrepôts au Royaume-Uni et en Belgique, en plus de bureaux et magasins à Londres, en Europe et au Vietnam. "Malheureusement la transaction (avec Next) ne prend pas en compte les employés et cela va se traduire par le licenciement de 320 personnes" tandis que 79 autres employés, qui étaient déjà sur le départ, ont été également licenciés, indique le communiqué de PwC.

Les administrateurs doivent tenter de monétiser les actifs restants et "les paiements aux créanciers seront faits en fonction de leurs priorités statutaires", précise le communiqué. "Nous sommes profondément déçus d'en être arrivés là" et que cela ait un impact sur "nos employés, clients, fournisseurs et actionnaires", a commenté Susanne Given, présidente de Made.

Made.com, faute d'avoir réussi à trouver de nouvelles sources de financement, avait annoncé la semaine dernière son intention de se placer sous administration en vue de sa liquidation, et la suspension de son action à la Bourse de Londres, qui devrait être retirée de la cote. Connue pour ses confortables canapés en velours coloré, la société fondée en 2010 a pâti d'un retournement de fortune depuis son introduction en Bourse en juin 2021. Sa capitalisation boursière était alors de quelque 775 millions de livres et son titre 200 pence, des valeurs parties en fumée depuis.

Accumulation de pertes

En septembre, l'entreprise qui vendait ses meubles au Royaume-Uni, mais aussi dans d'autres pays européens tels que la France, la Suisse, la Belgique ou encore l'Allemagne, avait annoncé évaluer plusieurs options stratégiques pour lever des fonds.

Fin octobre, elle avait dit interrompre ses négociations avec de potentiels repreneurs et un arrêt des nouvelles commandes. "Made.com s'est placée en redressement judiciaire après s'être trouvé à court de liquidités, ce qui menace jusqu'à 500 emplois", commente Victoria Scholar, analyste de Interactive Investor.

La société "avait bénéficié d'un boom de la demande pendant les confinements durant la pandémie, quand les rénovations des logements étaient en vogue", mais le vent a tourné, ajoute-t-elle. A la fin du boom de la décoration d'intérieur, se sont ajoutés des problèmes de chaîne d'approvisionnement qui ont considérablement augmenté les délais de livraison, et une crise du coût de la vie qui fait que les ménages diffèrent des gros achats, poursuit-elle. Elle relève une tendance chez les géants de l'habillement comme Next et H&M à se diversifier dans l'ameublement et la décoration ces dernières années, et rappelle un partenariat entre Next et le pape du design anglais Jasper Conran sur une collection.

Pour Next, acquérir la base de consommateurs de Made, plus jeune que la sienne, est une opportunité de long terme, estime pour sa part Richard Lim, directeur général de Retail Economics, interrogé par l'AFP. Mais le sort de Made, qui avait vu ses pertes triplées sur un an au premier semestre, illustre aussi "les difficultés criantes du secteur" de la distribution, selon lui. Après la levée des restrictions sanitaires, les consommateurs sont retournés plus que prévu dans les magasins, montrant que l'envolée du e-commerce a été plus circonstancielle que pérenne.

A cela s'est ajoutée la crise du coût de la vie, qui fait que les consommateurs sont plus regardants à la dépense, d'autant plus dans un contexte de hausse des taux d'intérêt. D'une manière générale, "les détaillants font actuellement face à un ras-de-marée de coûts", ce qui force les magasins en ligne à faire payer dans certains cas les livraisons ou les retours, souligne M. Lim. Signe des temps: la chaine de magasins M&S dévissait en bourse mercredi après avoir annoncé une baisse des ses bénéfices opérationnels, mangés par "la pression sur les coûts et les prix". (AFP)

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