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Naf Naf, André, La Halle : la crise frappe des enseignes déjà affaiblies

Par AFP

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Paris - André, La Halle, Orchestra-Prémaman, et désormais Naf Naf: plusieurs enseignes de vêtements et de chaussures, qui connaissaient déjà des difficultés avant la crise du coronavirus, se retrouvent désormais la tête sous l'eau.

Le tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a ordonné vendredi la mise en redressement judiciaire de Naf Naf, deux ans après son rachat par un consortium d'investisseurs mené par le groupe chinois La Chapelle, à Vivarte, un groupe engagé depuis plusieurs années dans un plan de cessions et de restructuration, a indiqué samedi à l'AFP une source proche de l'entreprise.

Une audience aura lieu début juin pour étudier les deux offres de reprises présentées pour Naf Naf, qui emploie 1 170 personnes et dispose de 160 boutiques et 74 boutiques affiliées.

La première émane du groupe turc Sy International et prévoit le maintien de 923 salariés, 118 magasins et la totalité des boutiques affiliées. La source proche de Naf Naf n'a pas caché sa préférence pour cette offre qui « maintiendrait presque tous les emplois et des boutiques ».

La seconde offre, du groupe français Beaumanoir (propriétaire notamment de l'enseigne Morgan), envisage en effet de conserver seulement 263 salariés, 42 boutiques et 28 affiliées.

Beaumanoir a confirmé dans un communiqué envoyé à l'AFP mener des discussions avec Naf Naf, avec l'ambition de « consolider sa place de leader français sur le marché de la mode accessible ».

« La procédure officielle venant tout juste d'ouvrir, le groupe va améliorer largement son offre dans les tout prochains jours et se réserve la possibilité de le faire à nouveau jusqu'au terme de la procédure en cours », a-t-il précisé. « Le plus dur est devant nous »

Le ministre des Finances Bruno Le Maire avait mis en garde dès le début de la crise du coronavirus sur le risque « d'une multiplication de faillites ». « Le plus dur est devant nous », prévenait-il encore fin avril. Face à cette situation, le gouvernement a annoncé un arsenal de mesures pour soutenir les entreprises, parmi lesquelles le chômage partiel.

Selon le cabinet Altares, la crise engendrée par l'épidémie de coronavirus ne s'est pas encore traduite par une hausse des défaillances d'entreprises depuis le confinement, mais le rythme pourrait s'accélérer à partir de juin. Les procédures pour les entreprises en cessation de paiement ont en effet été aménagées, avec notamment des possibilités de report jusqu'à fin juin, voire fin août. Les aides s'avèrent toutefois insuffisantes pour certains groupes déjà affaiblis, et dont les magasins jugés non essentiels ont été fermés dès le début du confinement le 17 mars.

Une autre enseigne ayant également été cédée par Vivarte, celle plus que centenaire de magasins de chaussures André, avait été la première entreprise française victime du coronavirus : elle a été mise en redressement judiciaire début avril après avoir dû fermer tous ses magasins et perdu près de 4 millions d'euros en quinze jours.

L'enseigne, achetée il y a dix-huit mois par le site de vente en ligne Spartoo, avait dégagé en 2019 un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros mais essuyé 10 millions de pertes. Elle compte quelque 600 salariés. A l'image de Naf Naf, André est entré dans la crise dans une situation délicate. « On a subi les "gilets jaunes" », avec un trafic en baisse de 20 pour cent à 25 pour cent, « puis, en pleine période de soldes en janvier, les grèves liées à la réforme des retraites », et maintenant la pandémie de Covid-19, avait expliqué le PDG de Spartoo, Boris Saragaglia.

La Halle, une enseigne active à la fois dans les vêtements et la chaussure, qui emploie plus de 6 000 personnes et France et reste propriété de Vivarte, est pour sa part en procédure de sauvegarde depuis le 21 avril. Les candidats à la reprise ont jusqu'au 25 mai pour déposer leurs projets de reprise. Le groupe de vêtements pour enfants et d'articles de puériculture Orchestra-Prémaman, qui était sous procédure de sauvegarde depuis septembre 2019 et compte 2 900 salariés, a de son côté obtenu fin avril une conversion en procédure de redressement judiciaire.(AFP)

Crédit : Naf Naf site web

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