Mim: faute de financement, le projet de Scop tombe à l'eau
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Le projet de société coopérative (Scop) initié par quatre salariés de l'enseigne de mode à petits prix Mim, placée en liquidation judiciaire en avril, et qui visait la reprise d'une centaine de magasins, ne pourra pas aboutir faute de financement, a-t-on appris vendredi de source syndicale.
"C'est mort, on n'a pas le financement", a indiqué Michaël Gharbi, délégué syndical Seci-Unsa et l'un des porteurs du projet de Scop, confirmant des informations de presse. Les initiateurs de ce projet qui prévoyait la reprise de 500 salariés avaient demandé un prêt de 10 millions d'euros au ministère de l'Economie. L'Etat n'était prêt à "apporter que deux millions d'euros si on en apportait huit", a précisé M. Gharbi.
"Mim est mort et le projet de Scop aussi", a-t-il ajouté. Les initiateurs de la Scop - outre M. Gharbi, une autre déléguée Seci-Unsa et deux directeurs de l'entreprise - avaient jusqu'à ce vendredi pour déposer leur offre de rachat devant le tribunal de commerce de Bobigny. Mardi, ils avaient dénoncé le "silence assourdissant des responsables politiques" qui "préfèrent indemniser des +chômeurs+ plutôt que de nous octroyer un prêt qui permettrait de relancer une marque française de plus de 40 ans". Ils ont finalement été reçus jeudi soir à Bercy.
Dans l'entre-deux-tours de la présidentielle, leur projet, survenu tardivement dans la procédure judiciaire, avait reçu le soutien du gouvernement, qui avait promis d'examiner "sans délai l'octroi d'un prêt du Fonds de développement économique et social" (FDES). Et malgré le changement de gouvernement, M. Gharbi et ses collègues voulaient "toujours" y croire. Ils avaient finalisé il y a plus de deux semaines leur demande de prêt.
Le tribunal de commerce avait validé fin mars un projet de reprise partielle de Mim (71 magasins sur 233) par l'enseigne suisse Tally Weijl, en association avec le français Etam. Puis il avait ordonné le 26 avril la liquidation judiciaire de l'enseigne, avec à la clé la fermeture immédiate des 162 boutiques non reprises et la suppression des 791 emplois restants.
Les salariés ont été licenciés au cours de la première semaine de juin. "L'Etat préfère gérer des personnes à Pôle Emploi que sauver des entreprises françaises", a déploré M. Gharbi, en estimant qu'il s'agissait d'un "vrai scandale". (AFP)