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Métavers : tout le monde quitte le navire

Par Herve Dewintre

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Crédit photo : Christofle, NFT

Un à un, les géants de la tech et du divertissement annoncent vouloir jeter l’éponge et renoncer à l’aventure métavers. Ce qui ne signifie pas pour autant la fin de la réalité augmentée et autres NFT.

Après avoir soulevé les passions les plus vives en 2021, le métavers semble vouer à tomber dans la désuétude la plus totale en 2023. C’est en tout cas ce qu’atteste la vague massive de désaffection de la part des géants de l’industrie qui l’un après l’autre annoncent l’enterrement de leur division chargée de développer ce qui était, il y a encore quelques mois, comparé au futur immersif d’internet. Les claps de fin se multiplient chez les géants de la tech. Ainsi, Microsoft a stoppé cette année son projet visant à encourager l’utilisation du métavers dans les environnements industriels, licenciant au passage la centaine d’employés travaillant sur ce projet tandis que Tencent, plus grande société de jeux vidéo au monde, annonçait également la dissolution de son département dédié à la « réalité étendue.

Le géant chinois (qui possède l’application de messagerie WeChat et 20 pour cent d’Universal Music Group notamment) avait recruté en juin dernier 300 talents pour cette unité. Le manque de rentabilité rapide – le projet n’aurait été rentable qu’à partir de 2027 - conjugué aux investissements massifs nécessités par la création de matériel de réalité virtuelle a eu raison de ce projet. Dans la foulée, Pico, le fabricant de casques VR appartenant à ByteDance (propriétaire de TikTok) annonçait également une vague de licenciements. Autre désaffection spectaculaire : le groupe Meta lui-même. Le groupe de Mark Zuckerberg a déjà dépensé 9 milliards de dollars pour cette activité qui ne porte pas ses fruits. Ce qui a déclenché une tempête de scepticisme accompagné de deux vagues de licenciements portant sur plusieurs dizaines de milliers d’emplois.

Si Mark Zuckerberg suppliait encore en décembre dernier ses actionnaires de prendre leur mal en patience, il semble bien que le patron de Facebook ait enterré implicitement ce mois-ci le métavers pour prendre, comme tout le monde, une autre direction, bien plus prometteuse : celle de l’intelligence artificielle. Enfin, pour clôturer ce tsunami de désaffection, Disney vient à son tour vouloir se débarrasser, sur les conseils du cabinet McKinsey & Company, de sa branche métavers, créée en février 2022, licenciant au passage 7 000 personnes.

Louis Vuitton intéressé par le marché des actifs digitaux

Cela signifie-t-il que la virtualisation des mondes n’intéresse plus les géants de l’industrie ? Pas du tout. Si le métavers, né prématurément, sans technologie mature ou public intéressé par ce concept mal défini, semble moribond, la blockchain, les avatars numériques et autres NFT séduisent toujours.

LVMH par le biais de sa marque phare Louis Vuitton s’est notamment décidé, comme le révèle Glitz, d’investir le marché des actifs digitaux. La maison de luxe prévoit selon le magazine d’investigation d’éditer des NFT qui joueront le rôle d’un programme de fidélité, permettant d’accéder à des expériences d’achats personnalisés. Ici, la réalité virtuelle n’est pas une fin en soi mais un complément à l’expérience physique, les NFT jouant le rôle de certificats d’identité. Le message du monde du luxe est clair : le tout virtuel, peu propice à la transmission, ne présente pas d’intérêt contrairement à la réalité augmentée utilisée comme un adjuvant.

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