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Masques : de la mobilisation à la structuration de la filière

Par Odile Mopin

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Une centaine d’entreprises textiles se sont déjà mobilisées pour fabriquer des masques de protection. De la marque Saint James au Tissage de Charlieu en passant par le groupe CL (Chantal Thomass, Chantelle, Passionata), une liste très loin d’être exhaustive. Toutes ces PME réactivent actuellement leur force de production, au ralenti depuis quelque temps, pour fournir des masques.

Des initiatives utiles. Mais une question se pose. Ces produits répondent à un cahier des charges très stricts. Les fabricants textiles, qui pour la plupart proposent simplement des masques de simple protection, au début, faute de mieux, peuvent-ils aller plus loin ? Détiennent - ils l’expertise pour proposer des masques sanitaires offrant une alternative « sérieuse » aux masques aux propriétés filtrantes : il existe en effet plusieurs niveaux de filtration, du masque chirurgical destiné à filtrer les bactéries aux masques dotés d’un très haut niveau de filtration et utilisé en milieu de soins pour des agents infectieux comme celui de la tuberculose par exemple (le fameux FFP2).

Eléments de réponse.

Aujourd’hui, la filière est en train de s’organiser très vite, en coordination avec la DGE et la DGA Direction Générale des Armées), la DGS (Direction Générale de la Santé et les Préfectures de régions. L’Union des Industries Textiles (UIT) assurant le lien avec les industriels. « Ces derniers, explique l’organisme, doivent répondre aux cahiers des charges précis communiqués par la Direction Générale de l’Armement (DGA) pour la fabrication de masques alternatifs aux FFP2 et anti-projection. Selon le protocole établi, les prototypes doivent être envoyés pour validation à la DGA ».

Les entreprises de textiles techniques et spécialisées dans le vêtement de travail et l’équipement de protection sont particulièrement sur le pont. Paul Boyé Technologies l’un des leaders européens des équipements de protection pour l’homme en milieu hostile a pour principal clients le Ministère de la Défense.

Son département de R&D est approuvé par des laboratoires accrédités et le groupe participe activement à des programmes de recherche nationaux et européens. Réquisitionnée dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 (décret du 3 mars 2020), la société est entièrement mobilisée sur les produits de protection respiratoire. Et annonce sur son site : « En raison de l’urgence sanitaire sur notre territoire et la réquisition des stocks et de la production des masques de protection par l’Etat, nous ne sommes pas en mesure de prendre de nouvelles commandes dans l’immédiat. »

Le secteur du vêtement de protection est sur le pont

De son côté un autre grand industriel textile français, le groupe Chargeurs, a démarré ce lundi 23 mars la production et l’importation de masques de protection, notamment chirurgicaux, « en quantités industrielles de masse ». Chargeurs va s’appuyer sur son expertise chimique et textile, ainsi que sa maîtrise logistique internationale.

En première ligne, sa branche PCC Fashion Technologie (soit la production d’entoilage, des tissus techniques et thermocollés. Testés par les laboratoires publics, ces masques seront réalisés dans le site français du groupe, soit la Lainière de Picardie. La production cible à deux semaines est de plus d’un million d’unités par semaine. Les laboratoires d’innovation textile de Chargeurs en France, en Asie et aux Etats-Unis vont par ailleurs développer dès les jours à venir de nouvelles catégories de masques industrialisables répondant aux contraintes sanitaires en cours pour accompagner l’évolution des besoins dans la durée », indique le groupe.

Pour en savoir plus sur les impacts du Covid-19 liés au secteur de la mode en France, rendez-vous sur notre page dédiée.
Pour ne louper aucune actualité internationale liée au Covid-19, rendez-vous sur notre page en anglais
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crédit : Tricots Saint James, Chargeurs

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