Marks and Spencer réforme son activité vêtement après une baisse des bénéfices annuels
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Le nouveau patron de Marks and Spencer a annoncé mercredi un retour aux basiques pour sa gamme de vêtements et prévenu que cela aurait un impact sur les profits à court terme, faisant plonger l'action.
Le directeur général Steve Rowe, un vétéran de M&S qui a remplacé Marc Bolland en début d'année, a présenté une réforme de l'activité de vêtements, chaussures et biens d'équipements domestiques, qui plombent ses comptes depuis des années, alors que le secteur alimentaire connaît lui une embellie. Il y a urgence, car le groupe de distribution britannique a fait état mercredi d'une baisse de 16,4% de son bénéfice net lors de l'exercice de 53 semaines achevé le 2 avril par rapport à l'exercice annuel précédent, à 406,9 millions de livres (529 millions d'euros au taux de change actuel).
Son bénéfice opérationnel a baissé dans les mêmes proportions, à 584,1 millions de livres, tandis que son chiffre d'affaires a grimpé de 2,3 pour cent à 10,55 milliards de livres (13,73 milliards d'euros). "Nous allons réaffirmer notre style en nous concentrant sur des vêtements de base faciles à porter et modernes", a expliqué le groupe. "Nos clients ne viennent pas chez M&S pour découvrir les dernières tendances de la mode mais pour trouver des produits accessibles qu'ils peuvent porter en toute confiance", ajoute-t-il.
Tout en voulant rester irréprochable sur la qualité des produits proposés, M&S va réduire l'ampleur de la gamme de vêtements proposés afin de suggérer un choix plus simple au consommateur. Il va en outre limiter ses multiples offres promotionnelles afin, a-t-il assuré, de garantir une politique tarifaire plus lisible et in fine plus compétitive. Le groupe prévoit aussi d'envoyer davantage d'employés au contact de la clientèle dans les magasins pour les aider à acheter.
Nouveau plan attendu à l'automne
"Le défi essentiel est de remettre sur pied l'activité de vêtements", a expliqué Richard Hunter, analyste chez Wilson King Investment Management. "Les acheteurs potentiels de la jeune génération vont chez M&S comme ils vont chez le dentiste", a-t-il déploré. "Les gammes, l'image et l'expérience offertes aux clients doivent être revus de fond en comble", souligne-t-il.
Le groupe a prévenu que cette réforme, combinée à une conjoncture difficile tant au Royaume-Uni qu'à l'étranger, allaient avoir "un impact négatif sur les profits à court terme", ce qui faisait dégringoler son action en queue de peloton de l'indice FTSE-100 des valeurs vedettes de la Bourse de Londres. Peu après 09H00 GMT, le titre M&S plongeait de 7,06% à 413,30 pence, dans un marché en légère hausse.
"Il y a toutefois des raisons d'être optimistes", a nuancé M. Hunter. "L'activité alimentaire continuer de croître avec dynamisme, les ventes en lignes décollent et les marges opérationnelles brutes s'améliorent de façon remarquable". Dans son activité alimentaire, M&S s'est félicité de sa stratégie "claire", axée sur la qualité des produits et la diversité du choix. Il a souligné qu'il parvenait à de meilleurs résultats que ses concurrents dans ce domaine malgré un environnement très concurrentiel au Royaume-Uni, où les grandes enseignes de supermarchés se livrent une véritable "guerre des prix" pour attirer le chaland.
"Il y a de nombreux pans de notre activité que nous sommes en train de passer en revue", a toutefois expliqué le groupe, qui a prévenu qu'il présenterait un nouveau train de réformes cet automne concernant son réseau de boutiques, son organisation interne et l'ampleur de son réseau international. (AFP)
Photo: marksandspencer.com