LVMH, porté par un contexte favorable, a engrangé de nouveaux records en 2018
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Le numéro un mondial du luxe LVMH a profité d'un contexte mondial porteur en 2018 pour engranger de nouveaux résultats record mais se montre prudent pour l'année en cours dans un environnement plus incertain.
Le géant mondial du luxe et ses 70 marques - dont Louis Vuitton, Christian Dior, Fendi, Hennessy ou Dom Pérignon - a affiché une hausse de 10pour cent de ses ventes à 46,8 milliards d'euros, touchant un nouveau sommet, a-t-il annoncé mardi. Son bénéfice net a, lui, progressé de 18pour cent 6,4 milliards d'euros.
"LVMH réalise une nouvelle année record tant au niveau des ventes que des résultats", a dit M. Arnault, cité dans un communiqué, jugeant lors d'une conférence téléphonique que cette "excellente performance" était liée à "une économie mondiale porteuse en 2018".
Ces résultats sont conformes aux consensus des analystes compilés par Factset et Bloomberg qui tablaient exactement sur ces chiffres. Pour l'année en cours, le PDG du groupe a affiché un mélange de prudence et d'optimisme.
Il faut "s'attendre (...) un moment ou à une autre à une crise" et "les arbres ne montaient pas jusqu'au ciel", a-t-il lancé.
A court terme, l'environnement est cependant jugé "assez porteur", M. Arnault rendant compte d'un mois de janvier "bien orienté" et d'un état d'esprit "optimiste".
L'objectif du groupe est de "renforcer son avance" sur le marché mondial du luxe, selon le communiqué. LVMH ne fournit aucun objectif fixé.
Le résultat opérationnel courant (ROC) a dépassé l'an dernier pour la première fois la barre des 10 milliards d'euros, à 10,003 milliards d'euros, tandis que la marge opérationnelle a atteint 21,4pour cent, contre 19,5pour cent en 2017.
La croissance organique des ventes a atteint 11pour cent l'an dernier et s'est établie à 10pour cent sur le seul quatrième trimestre qui "poursuit les tendances observées depuis le début de l'année".
LVMH expliqué avoir enregistré une "croissance soutenue" en Asie, tout comme en Europe et aux États-Unis et ne mentionne pas de ralentissement sur le marché chinois, malgré les craintes pesant sur le secteur du luxe en raison des tensions commerciales avec les États-Unis.
Par activité, dans la Mode et la Maroquinerie, division phare du groupe, la progression du chiffre d'affaires a atteint 19pour cent (+15pour cent en organique) à 18,45 milliards d'euros.
La marque emblématique du groupe Louis Vuitton "a largement dépassé les 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2018", quand la première année pleine de Dior dans le giron de LVMH est "satisfaisante".
En fournissant pour la première fois une telle indication sur les ventes de Louis Vuitton seul, LVMH réplique à la marque concurrente Chanel, qui a communiqué cette année sur un volume de ventes de 8,3 milliards d'euros pour 2017.
Dans cette activité, Bernard Arnault s'est également arrêté sur la marque Céline emmenée par le créateur français Hedi Slimane. Une collection pour hommes, de nouvelles boutiques, un nouveau design et de nouveaux produits devraient permettre à terme à Céline d'engranger 2 milliards d'euros de chiffres d'affaires, mais "cela prend du temps".
Le segment des parfums affiche quant à lui la deuxième plus forte hausse, à +10pour cent (+14pour cent en organique), et pèse 6,09 milliards d'euros de ventes annuelles.
Les montres et la joaillerie ont représenté 4,12 milliards d'euros de chiffre d'affaires (+8pour cent ou +12pour cent en organique), la distribution sélective 13,6 milliards d'euros (+3pour cent) et les vins et spiritueux 5,14 milliards d'euros (+1pour cent ou +5pour cent en organique).
Empreinte économique
Le groupe LVMH a insisté sur son empreinte économique en France, mettant en avant les 13.500 embauches en 2018 et le versement de 1,25 milliard d'euros d'impôts, sur fond de débat sur l'imposition des grands groupes en France.
Au même moment, son concurrent français Kering a indiqué qu'il risquait un redressement fiscal d'environ 1,4 milliard d'euros en Italie, selon un premier "audit" des autorités fiscales locales.
La France représente pour LVMH "à peine 10pour cent des ventes" mais "50pour cent de son impôt dans le monde", a souligné Bernard Arnault.
Interrogé sur le deuxième groupe mondial de spiritueux Pernod Ricard, dans le collimateur du fonds activiste américain Elliott, M. Arnault a dit son "amitié" à la famille Ricard et assuré que le groupe "ne ferait rien qui puisse la gêner dans ses affaires", en réaction à des rumeurs.
Photo: Louis Vuitton