Loro Piana, marque de luxe de LVMH, réfute des accusations d'iniquité envers des fournisseurs du Pérou

Paris - La marque italienne Loro Piana, qui appartient à LVMH, a "réfuté formellement les allégations" d'iniquité envers des fournisseurs de laine vigogne au Pérou, après qu'un parlementaire américain leur a demandé de se justifier suite à un reportage de Bloomberg, selon une déclaration transmise jeudi à l'AFP.

Dans une lettre datée du 15 mars, le membre du Congrès Robert Garcia, démocrate élu de Californie et originaire du Pérou, demande des explications à Antoine Arnault, président de Loro Piana, et Damien Bertrand, son directeur général, suite à un reportage de l'agence Bloomberg.

Alors que Loro Piana, spécialiste du cachemire, de la vigogne et de la laine extrafine, peut vendre un pull en vigogne autour de 9.000 dollars, les villageois de Lucanas, au Pérou, qui tondent l'animal sauvage, un mammifère proche du lama, touchent 280 dollars, selon le reportage.

Le prix payé aux habitants de Lucanas pour la fibre brute a diminué de 36% au cours de la dernière décennie, affirme notamment Bloomberg.

"Nous réfutons formellement ces allégations qui ne reflètent ni la réalité de la situation, ni la manière dont la laine de vigogne est récoltée au Pérou, ni l'engagement réel et continu de Loro Piana auprès des populations locales depuis des dizaines d'années", déclare la marque italienne dans un communiqué transmis à l'AFP.

"S'agissant des Lucanas, les volumes achetés par Loro Piana auprès de cette communauté représentent 4% des volumes totaux de la maison au Pérou. Grâce à cette récolte, la communauté reçoit de Loro Piana jusqu'à plusieurs centaines de milliers de dollars, en moyenne, pour ce travail chaque année", est-il ajouté.

La marque rappelle par ailleurs que la récolte de la laine ne dure qu'une journée, n'a lieu qu'une fois par an et que le prix au kilo oscille "entre 300 dollars et 400 dollars en fonction des années et de l'évolution de l'offre et de la demande".

"Plus largement, Loro Piana a versé près de 20 millions de dollars au cours des dix dernières années au Pérou à ses fournisseurs pour acheter de la fibre de vigogne", insiste la marque.

"Malgré tout, conscient que la situation puisse interpeller certaines personnes, Loro Piana va mener des actions sur le terrain au Pérou pour renforcer encore son contrôle de la +supply chain+ (chaîne d'approvisionnement, ndlr) sur place afin de s'assurer de la bonne répartition et redistribution des sommes versées aux organisations chargées de la récolte", est-il toutefois précisé.(AFP)