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L'horloger Swatch Group fait les frais de la crise du luxe en Chine

Par AFP

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Magasin Swatch. Credits: Swatch

Zurich - L'horloger suisse Swatch Group a fait les frais de la crise du luxe en Chine au premier semestre et fait état d'une forte chute de son bénéfice net, disant s'attendre à ce que ce marché clé reste difficile jusqu'à la fin de l'année.

Le groupe - connu pour sa marque de montre en plastique multicolore mais aussi propriétaire de 16 autres marques, dont Tissot, Longines et Omega - a fait état d'une chute de 70,5% de son bénéfice net au premier semestre, à 147 millions de francs suisses (150 millions d'euros), très en-deçà des prévisions.

Les analystes interrogés par l'agence suisse AWP l'attendaient en moyenne à 354 millions de francs.

Son chiffre d'affaires a fléchi de 14,3% sur un an, à 3,44 milliards de francs suisses (3,53 milliards d'euros), la demande ayant diminué "massivement" pour les produits de luxe en Chine, à Hong Kong et Macao ainsi que "dans les marchés du sud-est asiatique, très dépendants des touristes chinois", indique le groupe dans un communiqué. Hors effets de changes, ses ventes ont reculé de 10,7%.

A 7H48 GMT, le titre dégringolait de 10,81%, pesant sur le SPI, l'indice élargi de la Bourse suisse, qui cédait 0,03%.

C'est "un vilain premier semestre pour Swatch Group à tous égards", a réagi Jean-Philippe Bertschy, analyste chez Vontobel, dans un commentaire boursier.

Les marques de luxe Breguet, Blancpain et Omega "ont été particulièrement touchées", même si Harry Winston, sa marque de joaillerie, "a bien résisté", détaille le groupe dans le communiqué.

"Seule la marque Swatch a résisté à la tendance négative et a même augmenté ses ventes en Chine de 10%", insiste le groupe horloger, ajoutant que ses marques Tissot et Longines ont également "maintenu leur forte position".

Le groupe, qui fabrique des composants horlogers pour ses propres marques mais aussi pour des clients extérieurs, évoque également un "net recul des commandes" dans la production. Le résultat opérationnel de ce pan d'activité est "fortement négatif", souligne l'horloger, qui explique avoir "sciemment renoncé de procéder à des licenciements" pour conserver ses capacités de production et pouvoir "rebondir plus rapidement" lors de "la prochaine reprise". Ses effectifs ont diminué de 0,7% durant le premier semestre, quantifie-t-il.

Impact des conflits géopolitiques

Ses ventes aux Etats-Unis se sont par contre maintenues à un niveau élevé tandis que le Japon a dégagé "un chiffre d'affaires record", en "progression de plus de 30% par rapport à l'année précédente", détaille-t-il.

En Europe, les ventes dans les boutiques lui appartenant sont restées stables. Par contre, "les conflits géopolitiques ont déstabilisé de nombreux détaillants européens" et "leurs craintes de stocks trop importants ont entraîné une grande retenue au niveau des commandes de réapprovisionnement", reconnaît le groupe horloger. Le chiffre d'affaires dans la vente en gros y a diminué de plus de 10%.

Pour la seconde moitié de l'année, l'horloger suisse s'attend à ce que le marché chinois, en englobant Hong Kong et Macao, reste "difficile" pour "l'ensemble de l'industrie du luxe". Il mise toutefois sur une amélioration au second semestre grâce au Japon et aux Etats-Unis où "une croissance forte est attendue". Pendant les Jeux Olympiques de Paris, sa marque Omega, le chronométreur officiel, va également bénéficier "d'une exposition médiatique mondiale", défend-il.

Le secteur du luxe avait démarré l'année sur une note très contrastée, certains groupes parvenant à continuer de croître au premier trimestre tandis que d'autres accusaient le coup face à la chute de la demande en Chine.

Le groupe Swatch est fortement exposé "à la classe moyenne en Chine", qui est "clairement" sur la défensive, a souligné Luca Solca, analyste chez Bernstein, dans un commentaire de marché.

Depuis la fin de la pandémie, la deuxième économie mondiale peine à relancer son activité, lestée par une crise dans l'immobilier, une consommation en berne et un chômage élevé chez les jeunes.(AFP)

Swatch