Les syndicats de Vivarte dénoncent des primes "amorales" aux hauts cadres du groupe
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Les syndicats de Vivarte (La Halle, Caroll) dénoncent des primes "amorales" versées en 2017 et 2018 aux hauts cadres du groupe d'habillement en difficulté, dévoilées par le quotidien Le Parisien lundi.
Selon le Parisien, dont les chiffres sont confirmés par les syndicats, près de 1 million d'euros de primes exceptionnelles ont été versés aux cadres de la filiale Vivarte Services sur ces deux années, auxquelles s'ajoutent des primes sur objectif de plus de 2 millions d'euros en 2017 et 2018.
Vivarte reconnait comprendre que "le montant des primes versées évoquées dans l'article du Parisien puisse surprendre" mais explique que ces primes récompensent "le talent et l'engagement dont nos cadres ont fait preuve pour mener à bien l'important plan de cessions" mis en oeuvre depuis 2017.
Selon le groupe, les primes exceptionnelles représentent 700.000 euros brut pour les années 2017 et 2018 et non 1 million (et comprennent des mesures d'accompagnement de plan social chez Vivarte Services). "Ce qui est 3 fois moins que les Primes Annuelles sur Objectif (2,1 millions d'euros), sur la même période, que nous versons à l'ensemble des salariés de Vivarte Services (100 personnes en 2018) de façon contractuelle", ajoute le groupe.
"C'est amoral, écoeurant et aberrant, même si ce n'est pas illégal", a réagi auprès de l'AFP Jean-Louis Alfred, représentant CFDT. "En 3 ans de direction de Patrick Puy, le nombre de filiales est passé de 19 à 3 à fin décembre avec la cession de Cosmoparis, le groupe est aux mains des créanciers et les magasins La Halle sont en train de mourir faute de stratégie", ajoute-t-il.
Lundi matin sur franceinfo, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, avait jugé le versement des primes "inacceptable, hors du temps". "On est chez les dingues", soulignait-il.
"C'est proprement scandaleux", a dénoncé Karim Cheboub, secrétaire adjoint CGT au comité de groupe. "On distribue de l'argent au moment ou des filiales sont cédées et où des salariés perdent leur emploi". Claire Vigouroux, coordinatrice groupe pour FO souligne qu'"au même moment, on nous annonce qu'il n'y aura que 15.000 euros pour la formation professionnelle".
Vivarte a annoncé qu'il ne pourrait pas honorer la première échéance de sa dette en octobre et est passé en août sous fiducie, qui transfère la propriété du groupe à ses créanciers. En trois ans, le groupe a cédé la plupart de ses enseignes, dont Chevignon, André, Naf Naf, Kookaï, Pataugas.