Les syndicats de La Halle en appellent à Muriel Pénicaud
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Paris - L'intersyndicale de La Halle interpelle la ministre du Travail Muriel Pénicaud au sujet de la situation de l'enseigne de vêtements et de chaussures, où "au moins 2.200 salariés vont perdre leur emploi dans les prochaines semaines", dans un courrier communiqué mardi à l'AFP.
"Comme pour Camaïeu"
Les syndicats CFE-CGC, CFTC, CGT, FO et SUD rappellent que "comme pour Camaïeu", le placement en redressement judiciaire "n'est pas une surprise" et reprochent au groupe Vivarte, actionnaire de La Halle, d'avoir "piloté l'entreprise avec la volonté constante de tirer un profit à court terme de leur investissement" et "sans jamais poser les bases d'un projet industriel global et de long terme".
L'intersyndicale demande à l'État de prêter son concours, rappelant que "par le passé et dans des situations de redressement judiciaire, l'État a abondé des PSE pauvres dans leur contenu", citant l'exemple du transporteur Mory. Le PDG de Vivarte Patrick Puy avait déclaré le 26 mai dernier que "le PSE ne serait pas très généreux car [ils n'avaient] pas les moyens de l'être".
Les syndicats demandent à Vivarte, "mais surtout aux fonds d'investissement propriétaires de ce groupe, de participer au financement d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) qui donne des moyens pour le retour à l'emploi des salariés licenciés". "Patrick Puy a déjà annoncé dans la presse que les actionnaires ne nous apporteraient aucun soutien car sans le sou, laissant le financement du PSE largement assumé par l'État. Ce n'est pas acceptable surtout lorsque l'on sait la puissance financière des fonds propriétaires du groupe", soulignent-ils.
Les syndicats craignent également que le repreneur principal Beaumanoir profite d'une "situation d'aubaine": "nous voyons bien leur volonté que Vivarte finance les achats pour la saison prochaine, au détriment des fonds alloués au PSE. Ce n'est pas acceptable non plus".
Ils demandent à Beaumanoir d'élargir le périmètre de reprise à davantage de magasins et d'entrepôts, "ce qui permettrait d'alléger le coût de la restructuration et de l'indemnisation des futurs chômeurs portée par l'État". Patrick Puy avait indiqué le 26 mai que l'entreprise avait reçu "sept offres, émanant pour la plupart de concurrents, qui reprendraient à ce stade 3.195 personnes sur 5.391, donc 60 pour cent". (AFP)
Crédit : SERGE ATTAL / ONLY FRANCE / Only France via AFP