Les "gilets jaunes" ont plombé les ventes de bijoux et montres en fin d'année
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Les ventes de bijoux et de montres en France se sont repliées de 2 pour cent l'an dernier en raison du mouvement des "gilets jaunes", qui a été préjudiciable aux achats de fin d'année, selon le rapport annuel du secteur.
Après une hausse de 1 pour cent de son chiffre d'affaires en 2017, le marché bijouterie-joaillerie-horlogerie a perdu 2 pour cent en valeur l'an dernier, totalisant 5,5 milliards d'euros de ventes dans l'Hexagone, a indiqué jeudi le comité professionnel Francéclat.
"Pourtant, le marché s'annonçait stable en septembre et même positif début novembre. Le mouvement social des +gilets jaunes+ aura précipité les chiffres dans le rouge avec une perte estimée à 160 millions d'euros sur la seule période novembre-décembre", déplore Francéclat.
Il indique que "les blocages et manifestations ont pénalisé les centres commerciaux", et que "les violences répétées du samedi ont été préjudiciables aux boutiques de centre-ville, notamment à Paris" lors des achats de Noël. Au-delà de ce phénomène, les bijoutiers-horlogers installés en ville ont également continué à perdre du terrain (-4 pour cent) l'an dernier.
"Comme la plupart des commerces spécialisés de centre-ville, ils doivent faire face à des problèmes de fréquentation, d'accès et de stationnement souvent coûteux et compliqués, les consommateurs leur préférant alors les centres commerciaux", résume le rapport.
La "surprise" est venue des ventes à distance, qui ont progressé de 12 pour cent l'an dernier.
Par catégories, les ventes de bijoux en or ont baissé de 2 pour cent, l'or 375 millièmes (parfois baptisé "l'or des pauvres") qui s'était particulièrement développé ces dernières années, n'étant "plus moteur".
"Une certaine stabilisation a été atteinte entre les bijoux en or 750 millièmes qui représentent les trois-quarts des ventes avec 1,5 milliard d'euros, et les bijoux en or 375 millièmes pour le quart restant, avec 498 millions d'euros", souligne le rapport.
Dans la catégorie montres, les ventes sont en repli de 1 pour cent, seuls les segments haut et moyen de gamme continuant à progresser: les ventes de montres à plus de 5.000 euros restent ainsi positives (+4 pour cent), tout comme celles des gammes comprises entre 300 et 999 euros (+2 pour cent) "grâce au développement de la montre connectée".
Côté production, un bond de 12 pour cent a été enregistré l'an dernier en France, "la place Vendôme ayant servi de locomotive", notamment pour les sous-traitants, avec "certains ateliers arrivant même à saturation" pour la bijouterie-joaillerie.
Francéclat met également en avant une balance commerciale excédentaire "pour la première fois", avec des exportations de bijoux et de montres totalisant 8,5 milliards d'euros (hors taxes) en valeur, et des importations atteignant 8,3 milliards.(AFP)