Les français ne comptent pas délaisser les boutiques après le confinement
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Le pourcentage est significatif : au cours des 30 jours suivant la fin du confinement, 45 pour cent des français comptent réduire leur budget d’habillement d’avant la crise. Un tiers des français envisagent de maintenir leurs achats comme avant la crise et 15 pour cent des français comptent augmenter ses dépenses pour une hausse moyenne de 10 pour cent. Mais tout n'est pas perdu : d'une part on peut espérer un retour à la normale d'ici l'été, et d'autre part, les français ne comptent pas délaisser les boutiques au profit du e-commerce. C'est en tout cas le résultat du sondage réalisé par Opinion Way pour l'éditeur de logiciels de caisse Fastmag. Cet éditeur travaille tout spécialement avec les chaînes de magasins d'habillement, notamment Adidas, Tommy Hilfiger, Faguo ou encore le Slip Français. L’étude réalisé par questionnaire du 22 au 24 avril auprès d'un échantillon de 1016 personnes porte sur l'impact de la pandémie à la fois sur l'évolution du budget d'achat pour les vêtements, les accessoires et les chaussures.
Les personnes sondées déclarent qu'elles consacraient avant le confinement 86 euros en moyenne par mois à l'achat de vêtements, de chaussures et d'accessoires ; le budget mensuel moyen prévu dans les 30 jours suivant la fin du confinement s'élèvera à seulement 62 euros, soit une baisse 28 pour cent. Dans le détail, les budgets les plus affectés seront les achats de vêtements (46 euros avant le confinement contre 31 après, soit une baisse de 33 pour cent) et les chaussures (28 euros contre 19 euros, soit une baisse de -32 pour cent). Seul le budget prévu aux accessoires ne diminue pas (12 euros contre 13).
Chiffre intéressant: la baisse de ce budget est plus forte pour les Français dont le revenu du foyer est compris entre 2000 et 3499 euros par mois : il passe ainsi de 86 euros par mois à 47 euros, soit une baisse de 45 pour cent. Autre observation, les Français les plus âgés, dont le revenu n'est le plus souvent plus lié à l'état du marché du travail, prévoient une baisse moindre de leur budget d'habillement : 83 euros avant le confinement contre 74 euros après, soit une baisse de seulement 11 pour cent.
Parmi les 45 pour cent de Français comptant dépenser moins, 59 pour cent l'expliquent par des raisons financières : 31 pour cent préfèrent épargner, 20 pour cent ont perdu des revenus à cause du confinement et 8 pour cent disent avoir beaucoup dépensé sur Internet durant le confinement. La crise économique n'est pas l'unique facteur de la baisse prévue pour les budgets d'habillement. Pres de la moitié des Français souhaitant dépenser moins expliquent qu'ils ont pris conscience pendant le confinement de l'inutilité de certains achats. Cependant, d'autres explications directement liées à la crise sanitaire et économique sont avancées. 35 pour cent des répondants déclarent ainsi redouter d'aller en magasin à cause de l'épidémie.
La remise en question de certains d'achats concerne plus de la moitié des consommateurs âgés de 50 ans et plus qui comptent dépenser moins après le confinement (52 pour cent contre 34 pour cent des Français plus jeunes). A l'inverse, les Français âgés de moins de 35 ans qui comptent dépenser moins sont plus nombreux à préférer épargner pour faire face à des problèmes financiers éventuels (38 pour cent contre 29 pour cent des personnes plus âgées). Parmi les 15 pour cent de français comptant dépenser plus, 61 pour cent l'expliquent par le besoin de remplacer certains produits. Aussi, 21 pour cent des interviewés déclarent avoir développé une envie accrue d'acheter, en raison d'une frustration, n'ayant pu acheter autant que souhaité (41 pour cent des personnes interrogées ayant moins de 35 ans). 20 pour cent des clients potentiels dévoilent quant à eux vouloir dépenser les économies réalisées durant la période de confinement.
« On peut espérer un retour à la normale d’ici l’été »
Toujours d’après le sondage, près d’un quart des Français manifeste l'intention de changer de canal d'achat pour chaque produit d'habillement après la fin du confinement. Cette réalité recouvre toutefois des dynamiques différentes. 10 pour cent des Français souhaitent réaliser davantage d'achat via internet, mais 15 pour cent souhaitent au contraire en faire davantage en magasin. Le même constat vaut pour les achats de chaussures (9 pour cent veulent réaliser plus d'achat par internet, contre 13 pour cent en magasin) et pour les accessoires (8 pour cent sur internet, 10 pour cent en boutique).
Les jeunes sont les plus nombreux à envisager de changer leurs habitudes (34 pour cent des Français âgés de moins de 35 ans pour les achats de vêtement, contre 21 pour cent pour les Français plus âgés). Pour autant, malgré leur familiarité avec les outils digitaux, cette volonté de changement ne bénéficie pas nécessairement aux achats en ligne : 14 pour cent des jeunes âgés de moins de 35 ans comptent réaliser davantage d'achats de vêtements sur internet, mais 20 pour cent comptent en faire davantage en magasin.
“Avant de lancer le sondage, nous nous attendions à une baisse des achats d'habillement supérieure à 28 pour cent au cours des 30 jours suivant la fin du confinement. On peut donc espérer un retour progressif vers une situation normale au cours de l'été. Nous pouvons également nous réjouir que le confinement ne favorisera pas un basculement vers le e-commerce au détriment des magasins. Cela aurait profité davantage aux pure players e-commerce qu'aux enseignes. Pour autant, cette baisse du budget d'habillement, même si elle est temporaire, va être douloureuse pour les commerçants qui ont déjà eu à subir deux mois de fermeture pendant le confinement. Nous espérons que le gouvernement tiendra compte de l'importance de ces difficultés et prendra les mesures nécessaires au soutien de la filière et de ses emplois” conclut Thibaut de Robien, Directeur Général de Fastmag.
Credit photo : fastmag