Les États-Unis suspendent les avantages commerciaux pour les vêtements rwandais
loading...
Les États-Unis ont suspendu les avantages commerciaux dont bénéficiaient les vêtements importés du Rwanda, répondant ainsi aux droits de douanes imposés par le pays d'Afrique de l'Est sur les importations de vêtements d'occasion, accusées nuire à l'industrie textile locale.
Une décision de Donald Trump "suspend l'octroi de dispense de droits de douane à tous les produits d'habillement originaires du Rwanda", a annoncé le bureau du Représentant américain au Commerce dans un communiqué lundi.
Décidé à renforcer son industrie textile, le Rwanda s'est engagé dans un conflit commercial avec Washington en augmentant en 2016 les droits d'importation sur les vêtements d'occasion, qui viennent principalement des États-Unis.
Pour Kigali, le marché colossal des vêtements d'occasion en Afrique de l'Est -- la région importe 1/8e des vêtements déjà utilisés dans le monde selon une étude de l'agence américaine d'aide internationale (USAid) -- constitue une entrave au développement des industries textiles locales. Le Rwanda a donc multiplié par 12 les droits de douane pour l'importation de vieux vêtements et par 10 ceux des chaussures usagées.
Initialement, les pays d'Afrique de l'Est étaient unis dans la lutte contre ce marché de l'occasion mais l'alliance s'est craquelée quand le Kenya, la Tanzanie et l'Ouganda ont reculé devant la crainte d'être sanctionnés par Washington.
Ces pays, dont le Rwanda, bénéficient d'avantages à l'exportation vers les États-Unis dans le cadre de l'Agoa (African Growth and Opportunity Act), un accord commercial mis en place en 2000 pour faciliter et réguler les échanges commerciaux entre les États-Unis et l'Afrique.
Ce n'est donc plus le cas des vêtements produits au Rwanda mais les autres productions de ce pays ne sont pas concernées par la mesure de rétorsion américaine: "Le Rwanda peut encore bénéficier d'avantages hors produits d'habillement", a assuré le Représentant américain adjoint au Commerce, C.J. Mahoney, cité dans le communiqué.
Les produits affectés ne représentaient en 2017 que 3 pourcent des exportations rwandaises aux États-Unis, pour une valeur de 1,3 million d'euros. (APF)