Les enseignes de mode bénéficient d’une embellie des ventes mais restent fragiles
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Le marché de l’habillement a su tirer profit de la météo ensoleillée du mois de mai. Après une timide hausse enregistrée en avril (+ 1,1 pour cent), l’Alliance du commerce annonce une augmentation de 11,5 pour cent du chiffre d’affaires en magasin par rapport à mai 2019.
La hausse est forte et significative : + 11,5 pour cent en comparaison à la période de pré-pandémie. Et cela s’explique notamment par des températures moyennes supérieures aux normales estimées à + 3 degrés. Mais d’autres facteurs entrent aussi en compte. Comme le fait remarquer l’Alliance du commerce, beaucoup d’enseignes ont participé à l’opération des French Days organisée du 4 au 9 mai. Par ailleurs, ce dynamisme s'explique par le fait qu'il s’agissait de la première réouverture de tous les commerces d’habillement au printemps depuis longtemps : en mai 2021 et 2020, les consommateurs n’avaient en effet pas eu l’occasion de satisfaire leurs besoins et envies pour la saison printemps/été.
Toutefois, cette embellie doit être remise en perspective, car au cumul depuis le début de l’année 2022, les ventes en magasins continuent d’être en recul : - 7 pour cent par rapport à 2019. Les chiffres de l'Institut Français de la Mode (IFM) confirment en effet cette fragilité : pour les quatre premiers mois de l’année 2022, les ventes habillement et textile demeurent très en retrait par rapport aux quatre premiers mois de l’année 2019 (-13,8 pour cent). D’autre part, les chiffres observés par Panel Retail Int. pour l’Alliance du Commerce ont souligné un début de ralentissement à la fin du mois de mai et au début du mois de juin.
Une situation fragile
Alors que l’actualité amplifie la hausse des prix de l’énergie et de certaines matières premières, l'inflation en France et en Europe (estimée à 8,1 pour cent en mai 2022 selon Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne) devrait durer plusieurs années, rapporte le site La finance pour tous, selon un rapport de la Banque Mondiale. L’augmentation du chiffre d’affaires de 11,5 pour cent du marché de l’habillement demeure donc fragile.
Comme le souligne Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance du Commerce, dans un communiqué « cette augmentation de l’activité masque une pression croissante sur les marges des entreprises ». Il précise : « Les coûts de production, de transport, mais aussi les dépenses d’énergie dans les magasins, augmentent très fortement. La diminution des marges des entreprises est un risque supplémentaire à l’heure où les enseignes doivent rembourser leurs Prêts Garantis par l’État et investir massivement dans leur transformation. »
Dans ce contexte instable, Yohann Petiot pense déjà à la période de rentrée scolaire et demande « une politique volontariste de soutien du pouvoir d’achat des Français, et notamment à la mise en place d’un coup de pouce exceptionnel à la prime de rentrée scolaire, comme cela avait été fait en 2020 ». Selon lui, cette aide ciblée sur les ménages les plus modestes contribuera utilement à l’équipement des familles à une période essentielle de l’année.