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Les employés de Condé Nast obtiennent la reconnaissance volontaire d'un syndicat

Par Herve Dewintre

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Charisse Kenion, Unsplash

Après une campagne de plusieurs mois, un nouveau syndicat a été accepté volontairement par l’entreprise new-yorkaise à la suite d’une demande massive de ses employés.

Aux États-Unis, les employés de plusieurs publications édités par Condé Nast étaient engagés depuis plusieurs mois dans une discussion collective avec leur direction. Cette discussion s’articulait autour de la transparence des salaires, des planchers salariaux et des compensations liées aux heures supplémentaires dans un contexte d’augmentation de la charge de travail. L’entreprise a accepté, le 9 septembre dernier, de reconnaitre volontairement ce syndicat couvrant plus de 500 employés à temps plein et à temps partiel aux États-Unis (employés de la rédaction, de la vidéo, de la production ainsi que 100 employés qui travaillent pour une agence de recrutement tierce). L’inclusion de ces sous-traitants était une revendication majeure des organisateurs syndicaux.

Cette union syndicale – qui concerne les employés des publications Allure, Architectural Digest, Bon Appétit, GQ et Vogue – s’inscrit dans la reconnaissance obtenue l’année dernière par quatre autres titres du groupe, dont The New Yorker. « Toutes les sociétés de Condé Nast sont syndiquées », a indiqué la NewsGuild qui précise que près de 80 pour cent des employés éligibles ont soumis des cartes syndicales dans le cadre d’une vérification des cartes (« card check »). Ce processus informel, accepté par le groupe, permet aux employés de former un syndicat sans avoir à demander au National Labor Relations Act (conseil national des relations de travail) la tenue d’une élection chronophage.

La syndication en vogue

Il est donc en vogue d’être syndiqués aujourd’hui au sein de la prestigieuse entreprise new-yorkaise ? Oui. « Nous l’avons fait ! » ont immédiatement indiqué dans une série de sept tweets les salariés organisés sous le nom Condé Union avant d’ajouter que l’ère du prestige payant les factures était terminé. D’après le Washington Post, les membres du syndicat du New Yorker avait fait valoir précédemment que la réputation d’excellence du magazine contrastait avec la réalité des employés de base qui ne gagnaient que 42 000 dollars par an. Les deux parties ont d’ores et déjà convenu d'un salaire minimum de 60 000 dollars d'ici 2023. Jess Lane, membre du comité d'organisation de Condé Union, a déclaré au New York Guild que les travailleurs « sont ravis d'avoir enfin remporté cette victoire historique » avant d’ajouter : « Mes collègues et moi avons montré par notre organisation que nous ne nous contenterons plus de ces conditions de travail précaires. Beaucoup de problèmes existent dans notre industrie et nous espérons que d'autres entreprises en prendront note. »

Conde Nast condamne la tenue d’une manifestation devant le domicile d’Anna Wintour

« Après des conversations productives avec la NewsGuild au cours des derniers mois, nous avons convenu de reconnaître volontairement quatre nouvelles unités éditoriales et commerciales », a déclaré un porte-parole de Condé Nast dans un communiqué. « Nous sommes impatients de travailler ensemble sur nos conventions collectives suite aux contrats réussis avec The New Yorker, Ars Technica et Pitchforkunions et au contrat en cours avec Wired. »

L’entreprise a néanmoins critiqué, dans une note d’employés envoyée quelques heures après l’annonce, la tenue d’une manifestation tenue l’année dernière devant le domicile d’Anna Wintour qui dirige à l’échelle mondiale le contenu éditoriale de Vogue. « À une époque où les journalistes sont personnellement attaqués, harcelés et ciblés pour leur travail, mettre un collègue dans une telle position est tout simplement irresponsable", indique le mémo.

Conde Nast