Lendemains de fête difficiles pour plusieurs distributeurs britanniques
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Le patron de l'institution Marks and Spencer remplacé, les magasins de vêtements Next entravés par un temps trop doux et l'enseigne "tout à une livre" Poundland chahutée en Bourse: la rentrée d'après Noël est difficile pour les distributeurs britanniques, une semaine avant les résultats de Tesco.
Jeudi, Marks and Spencer a annoncé le départ de son directeur général. Marc Bolland s'employait depuis son arrivée il y a six ans à rétablir l'activité non-alimentaire de M&S, qui comprend les vêtements, les chaussures et les produits d'équipements domestiques, et à développer les ventes du vénérable détaillant sur internet.
Sa tâche a néanmoins été rendue compliquée par la concurrence tarifaire féroce qui fait rage au Royaume-Uni dans les secteurs de l'alimentation et des vêtements et M&S a encore publié jeudi des résultats décevants: lors du trimestre achevé le 26 décembre, qui comprenait la période cruciale de Noël, la progression de 3,7 pour cent sur un an de ses ventes de produits alimentaires a été gâchée par la baisse de 5 pour cent des recettes tirées des produits non-alimentaires - attribuée à un temps doux qui n'a pas favorisé les ventes de vêtements d'hiver. Au final, les recettes du groupes ont stagné.
"Le déclin prononcé des ventes de vêtements a forcé le DG Marc Bolland à s'en aller, ce qui, il faut en convenir, a été bien perçu par les investisseurs", a expliqué Connor Campbell, analyste chez Spreadex. L'action Marks and Spencer a été en effet la seule de l'indice FTSE-100 à ouvrir dans le vert, lorsque le reste de la cote chutait sous le coup des inquiétudes chinoises. Le titre M&S cédait néanmoins 0,59 pour cent vers 14H15 GMT, dans un marché qui chutait toutefois bien davantage (2,41 pour cent).
Des ventes en ligne clé
Le temps particulièrement doux au Royaume-Uni en fin d'année, comme dans le reste de l'Europe et au-delà, a aussi pesé sur les ventes du groupe d'habillement Next, longtemps chéri des investisseurs pour sa capacité à souvent dépasser les attentes du marché. Mardi, l'entreprise a au contraire fait état d'une légère baisse sur un an (-0,5 pour cent) de ses ventes en magasin dans la période de fin octobre à fin décembre et, surtout, d'une faible progression (+2,0 pour cent) de ses ventes en ligne que les investisseurs attendaient en forte hausse (+10 pour cent) d'après un consensus d'analystes cité par l'agence Bloomberg News. "Il y a quelques années nous étions les seuls à livrer aux clients dès le lendemain des commandes passées jusqu'à dix heures du soir, mais maintenant la plupart (des concurrents) le font", a expliqué le directeur général Simon Wolfson.
Le titre Next a chuté de 4,59 pour cent le jour de cette annonce à la Bourse de Londres, où un autre détaillant, Poundland, s'effondrait jeudi de 12,24 pour cent. Cette enseigne de magasins proposant une majorité de produits à une livre (1,36 euro) a publié des résultats en deçà des attentes des investisseurs. "Les conditions d'activité (difficiles, ndlr) que nous avons connues en novembre ont continué le reste du trimestre, avec moins de clients dans les magasins, ce qui a pesé sur les ventes", a reconnu le directeur général Jim McCarthy. Le groupe a prévenu que son profit avant impôt pour l'exercice comptable d'avril 2015 à mars 2016 serait "dans le bas de la fourchette attendue par le marché" (39,8 à 45,8 millions de livres).
Les experts du secteur retiennent désormais leur souffle avant la publication la semaine prochaine des résultats pour le dernier trimestre du géant Tesco et de la chaîne de supermarchés Sainsbury, qui a révélé mardi s'être fait éconduire par Home Retail Group - propriétaire notamment du distributeur sur catalogue Argos - qu'elle souhaitait acquérir pour doper sa présence en ligne. (AFP)