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L’émir du Qatar voudrait acheter Christie’s

Par Herve Dewintre

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La célèbre maison de vente aux enchères de renommée mondiale basée à Londres n’est pas à vendre. Mais si elle devait l’être un jour, l’émir du Qatar se porterait acquéreur. Voici en substance ce que le cheikh Hamid BenKhalifa al Thani a déclaré dans un entretien au Financial Times. Un achat justifié par la volonté d’imposer le Qatar, jusqu’ici toujours connu comme le premier exportateur de gaz liquéfié au monde, comme une véritable destination culturelle.

Le Qatar dont on ne compte plus le nombre d’acquisitions prestigieuses opérées ces dernières années –comme par exemple l’entrée au capital de Volkswagen, mais aussi l’achat entre autres du magasin londonien Harrods, ou encore de l'hôtel Raffles à Singapour - a compris que dorénavant, l’art et la culture était une arme de pouvoir. Cet investissement permettrait à l’émirat de faciliter ses achats d’art en vue de la création d’un musée. "Nous construisons un musée et Christie's n'est pas sans rapport avec les objets que nous rassemblons pour notre musée", reconnait d'ailleurs l’émir au journal.

François Pinault a acheté 40 œuvres d’art en une matinée

Mais pour acheter Christie’s, encore faudrait-il que François Pinault qui a racheté la maison aux enchères en 1998 soit vendeur. "Cela dépend des opportunités (...) Si nous avions une bonne opportunité, nous n'hésiterions pas » laisse entendre le cheikh Hamid Ben Khalifa al Thani. Le milliardaire français déclare cependant de son côté « n'être engagé dans aucun processus de cession de Christie’s, qui constitue l'un des actifs stratégiques du portefeuille d’Artémis. »

Il faut dire que la société fondée en 1766 par James Christie est plus prospère que jamais : en 2013, les ventes de bijoux et de joaillerie ont atteint un record de vente qui ont dépassé les 678 millions de dollards. De plus, l’art semble intéresser plus que jamais François Pinault car, non seulement l’art est devenu un investissement formidable comme le prouve par exemple le bilan commercial insolent annoncé par l’édition 2014 de la Fiac durant laquelle le marché a semblé s’emballer avec beaucoup d’œuvres qui ont gagné un zéro, et de plus, François Pinault, en plus d’être un grand capitaine d’industrie est aussi un connaisseur véritable.

Le milliardaire français a, dit-on, acheté près d’une quarantaine de pièces en une matinée à la Fiac. On l’a vu longuement s’attarder devant le bloc de résine bleu iceberg de Roni Horn, une artiste américaine qui est en bonne place chez lui, à la Douane, à Venise. Le Figaro indique aussi qu'il aurait acquis Saffa, une pièce historique du Français Raymond Hains chez le marchand de Berlin et Paris Max Hetzler. Signe implacable que l’art est devenu un vecteur de puissance, François Pinault a d’ailleurs, une fois n’est pas coutume, décider de communiquer sur ces achats. De quoi  ne pas se faire oublier au moment où le tout Paris ne parlait que de son rival de toujours Bernard Arnault avec la fondation Louis Vuitton.

Bernard Arnault
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