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Le vêtement professionnel, emblème de la slow fashion ?

Par FashionUnited

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C’est la face cachée du marché de l’habillement. Il ne répond pas aux mêmes règles de commercialisation, ni aux mêmes cycles de saisonnalité. Cependant, le marché du vêtement professionnel est un secteur dynamique en France, avec sa cinquantaine de PME et un chiffre d’affaires global de 600 millions d’euros. Un chiffre d’affaires majoritairement réalisé en BtoB.

Le grand atout de ce secteur est sa forte valeur ajoutée. Il fabrique des Epi (Equipement de protection individuel) et doit donc répondre à des normes strictes en matière de protection et de sécurité. Ce pan de l’industrie de l’habillement investit donc lourdement en R&D Enfin, en matière de développement durable, le secteur fait figure de pionnier, s'étant engagé dans une démarche globale depuis plusieurs années. Les entreprises sont utilisatrices de produits labellisés (Oeko-Tex ou Max Havelaar, par exemple), et la plupart sont certifiées "assurance qualité" sur l'ensemble du cycle d'élaboration et de fabrication du produit. Toujours cette exigence de sécurité.

Frédéric Jacquart, directeur commercial de Timberland Pro, explique : « On se le sait, l’industrie du textile est l’une des plus polluantes du monde. Mais toute cette industrie n’est pourtant pas à mettre dans le même panier. Celle du vêtement professionnel ne s’est pas jetée à bras ouverts dans la course à l’hyper consommation. Bien au contraire, dès ces débuts, le secteur a produit des vêtements résistants, techniques, durables, que les clients usent coûte que coûte. En matière de slow fashion et d’upcycling, elle est loin d’être à la traîne. C’est même son business model. En effet, en règle générale, seuls 10 à 12 pour cent des produits du catalogue sont renouvelés chaque année ».

Par ailleurs, la filière professionnelle s’est très tôt préoccupée de la problématique du recyclage, contrairement à celle de la mode. Les vêtements arrivés en fin de vie ont été très tôt pris en charge par des centres de recyclage spécialisé. Environ 34 000 tonnes de vêtements sont recueillies dans des collectes de vieux vêtements. Dans leur fabrication, les nouveaux produits intègrent des fibres recyclées.

Des vêtements « slow fashion » avant l’heure

Les catégories du vêtement de travail sont nombreuses, on peut les classer selon les domaines d’activités des clients : les services, l’industrie et enfin les marchés publics (administrations, collectivités, l’armée…) qui représentent une large part de l’activité des Pme. A ces domaines correspondent différentes typologies de vêtements de travail : Les Epi qui couvrent l’industrie, le bâtiment et les métiers à risques liés. Ils portent, selon leur fonction, de nombreuses normes (thermiques, anti-feu, haute visibilité, arc électrique, risques chimiques…). Le vêtement d’image, identitaire, est aussi un segment important, pour les grandes sociétés, en passant de la distribution au personnel de la Sncf ou dans le secteur de l’hôtellerie.

Vecteur de communication, porteur d’une image, protecteur de la personne, le vêtement de travail est un produit à multiples facette. Les Epi, représentent aujourd’hui un tiers du marché. « Au départ, souligne Marc Pradal, le Pdg de Kiplay, entreprise de vêtement professionnel, nous étions tous des fabricants de vêtements de travail. Aujourd’hui, nous sommes apporteurs de solutions pour les entreprises ».

Jacques Gindre, le Pdg de Mulliez-Flory, acteur majeur de l’habillement et de la protection au travail avec un chiffre d’affaire de 80 millions d’euros pour un effectif français de 270 personnes, explique : « Aujourd’hui, il y a moins d’industrie en France et davantage de service. Le vêtement d’image monte en puissance tandis que le vêtement basique, destiné par exemple aux services hospitaliers, régresse. Avoir une taille critique est du coup devenu primordial pour être capable d’alimenter les industriels de manière significative, soit un minimum de 200 à 300 pièces par métier dans une entreprise ».

taille critique

Cette taille critique tourne autour d’un chiffre d’affaires de 40 à 50 millions d’euros. D’où les importants mouvements de concentration qui ont eu lieu dans le secteur depuis plusieurs années. A commencer par Cepovett, groupe familial né en 1948. Son PDG, Nicolas Sandjian, a intégré des marques à forte valeur ajoutée. Le groupe dispose de six sites et de deux plateformes logistiques sur le territoire national. Mulliez-Flory se définit de son côté comme une groupe multi-activités. « Ma stratégie est d’être partout pour compenser les marchés moins dynamiques. Il faut toucher tous les secteurs pour pérenniser l’entreprise, être gros pour pouvoir alimenter tous les métiers ». Le groupe Betrancourt est également un acteur de poids. Il réalise un chiffre d’affaires de 35 millions d’euros et est devenu lui aussi un multi-spécialistes, dotées de marques pointues dans leur domaine : Allmer pour la protection intempéries, Guy Leroy, spécialisée dans les vêtements de pompiers.

Le service est enfin un volet du métier devenu incontournable. Suivi individualisé des clients, service de prise de commandes, stocks à disposition, réparation du vêtements… Une activité complexe, durable et très en forme.

photo :Cepovett, Frédéric Jacquart, Mulliez-Flory

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