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Le retour de la marque française DDP : entretien avec Nicolas Caillet

Par Sharon Camara

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Business|INTERVIEW

Marque appréciée des jeunes dans les années 90, DDP entame un véritable virage en 2019. Discret depuis plusieurs années, le label français réapparaît dans la presse mode en 2018, suite à un coup de projecteur venu du rappeur américain Asap Rocky. Surfant sur ce nouvel intérêt que suscite la marque, DDP s’associe au créateur Francisco Terra pour une collaboration exclusive, présentée à Paris le 27 février dernier lors de la Fashion Week Parisienne. FashionUnited a rencontré Nicolas Caillet, l’un des propriétaires de l’entreprise familiale, afin d’en savoir plus sur les projets et l’évolution de DDP.

Comment s’est fait le grand retour de DDP ?

Nous ne pouvons encore parler de “grand retour” mais c’est bien ce que nous espérons. Il est important de préciser que nous n’avons jamais arrêté de commercialiser la marque. Nous avons toujours 110 magasins en France, mais aujourd’hui, la cible n’est plus la même. Ces boutiques s’adressent plutôt à des femmes de 40-50 ans. DDP est toujours présent mais a été un peu oublié par le jeune public.

Mon petit frère Antoine, qui est un passionné de mode, a décidé de ressortir des pièces qui ont plus de 20 ans, des vieux baggys, des treillis, des pulls, etc.. Il y a eu des articles de presse assez positifs et il a habillé Asap Rocky ! En voyant l'intérêt autour de la marque, nous nous sommes dit qu’il était possible de la relancer. Nous travaillons sur cette idée depuis deux ans maintenant. Nous avons rencontré beaucoup de monde dans ce cadre et une amie nous a présenté Francisco Terra avec qui le courant est tout de suite passé et nous avons décidé de collaborer avec lui.

Qu’attendez-vous de cette collaboration avec Francisco Terra ?

Je tiens à préciser que nous avons d’abord eu un coup de coeur pour la personne. Nous l’avons rencontré, nous avons sympathisé. Ensuite, nous avons apprécié le créateur, son style, son univers et nous avons vu que cela correspondait bien à l’identité de DPP. Il y a une véritable alchimie qui se ressent forcément à travers cette collaboration.

Est-ce que vous prévoyez de collaborer avec d’autres stylistes ?

Avec Francisco Terra, nous prévoyons un travail sur le long terme. Après nous sommes ouverts aux propositions, nous prenons les choses comme elles se présentent. Nous avons signé une collaboration musicale pour septembre prochain. Cela n’a rien à voir avec l’industrie du textile mais j’espère que ce sera un grand succès. Pour l’instant, nous ne pouvons pas en dire plus.

Le premier objectif est de développer à nouveau notre réseau de magasins. Nous visons principalement les grandes villes françaises. Pour l’international, cela se fera peut-être plus tard, en fonction de l’évolution de nos projets.

Avec tous ces changements, espérez-vous toucher une nouvelle cible ?

Désormais DDP se divise en trois gammes. Avec notre réseau de magasins, nous souhaitons garder notre cible principale, la femme, tout en essayant de la rajeunir, en touchant les 30-50 ans. Ensuite, avec la collection “Revival”, lancée par Antoine, nous allons continuer à prendre d’anciens modèles pour les remettre au goût du jour. Il s’agit-là de streetwear, sportswear, destinés aux jeunes. Ce sont des pièces oversizes et unisexes. Enfin nous avons la collection présentée au défilé, qui est destinée à l’export. Quand je parle d’export, j’inclus les grands magasins parisiens puisqu’ils attirent énormément de touristes.

Justement, quelle est votre position à l’international ?

Nous n’avons aucune présence à l’international, nous partons de zéro en fait. Toutes nos boutiques sont en France et nous n’avons même plus de magasins à Paris! Le premier objectif est de développer à nouveau notre réseau de magasins. Nous visons principalement les grandes villes françaises. Pour l’international, cela se fera peut-être plus tard, en fonction de l’évolution de nos projets.

Comment évolue votre chiffre d’affaires ?

DDP réussi à faire une vingtaine de millions d’euros de chiffre d’affaires mais l’entreprise a connu de grosses difficultés. Nous sortons à peine de cette période compliquée. Cela fait deux ans que, mon frère et moi, nous nous battons pour relever la pente. Notre père, qui est le fondateur de la marque, voulait prendre sa retraite, il a même pensé à vendre l’entreprise avant que nous la récupérions avec mon frère. Aujourd’hui, nous sommes propriétaires à cent pour cent. Mon père avait vendu une partie du capital à des salariés quand il a voulu quitter l’entreprise et nous avons pu racheter toutes les parts il y a six mois.

Nous avons également un nouveau site qui sera en ligne d’ici juillet

Quelle est la part de la vente en ligne dans votre chiffre d’affaires ?

Nous avons un site en ligne qui est désormais géré par “The Other Store”. Nous avons également un nouveau site sur lequel les clients pourront acheter les pièces de la nouvelle collection, la collection “Revival” avec des modèles plus streetwear, et la collection de Francisco. Ce nouveau site sera en ligne d’ici le mois de juillet.

Avez-vous déjà eu des retours sur les réseaux sociaux concernant votre nouvelle collection ?

Nous avons des retours sur Instagram qui sont assez positifs. Pour moi, le meilleur retour c’est le sentiment que nous avons actuellement, nous sommes heureux du travail accompli. Surtout que nous ne sommes pas tous issus du monde de la mode. Moi je travaille dans la production en Chine, ce qui n’a strictement rien à voir. Antoine est plutôt dans le monde du streetwear et mon père fait ce métier depuis 40 ans. La principale satisfaction vient du travail que nous avons accompli et nous en sommes fiers.

En ce qui concerne les réseaux sociaux, nous sommes en phase de remise en question. Nous avons beaucoup de boulot à accomplir dans ce domaine car il s’agit d’une marque qui a une longue histoire et qui essaie de se renouveler sans pour autant brusquer sa clientèle habituelle.

Photos : DDP

DDP
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