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Le Qatar s’offre Balmain pour près d’un demi milliard d’euros

Par Herve Dewintre

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La maison Balmain a tout subi, tout vécu. La gloire tout d’abord dès sa fondation en 1945 par Pierre Balmain, puis la descente au enfer - au point d’avoir frôlé la faillite en 2004 - puis la gloire de nouveau en 2006 grâce à Christophe Decarmin, ancien styliste de Paco Rabanne et enfin, en 2011, à Olivier Rousteing qui au passage devenait le plus jeune designer de l’industrie du luxe à l’âge de 25 ans. Un choix éclairé puisque le jeune directeur artistique, ami de Rihanna, de Kim Kardashian, féru des réseaux sociaux, a triplé les ventes depuis son arrivée.

Coté propriétaire, la maison a aussi connu bien des changements de mains. Au décès de Pierre Balmain en 1982, elle avait été rachetée par un industriel canadien, puis revendue à Alain Chevalier ( l’ancien dirigeant de LVMH) pour être placée un peu plus d’un an après en redressement judiciaire. La maison avait été reprise ensuite par Alain Hivelin.

Le dirigeant, aidé par Decarmin et Rousteing, a formidablement bien redressé la maison française qui est essentiellement vendue chez des distributeurs (elle a 8 boutiques dans le monde dont une à New York depuis avril). Elle a réalisé un chiffre d'affaires d'environ 130 millions d'euros en 2015, en croissance de 25 pour cent ; ce qui constitue une remarquable performance dans un marché du luxe en plein ralentissement.

En effet, selon une étude du cabinet Bain & Company publiée en mai dernier, le marché mondial du luxe n'a cru que de 1 pour cent en 2015 notamment en raison du ralentissement de la demande chinoise. La maison Balmain est actuellement la propriété à 70 pour cent des héritières d’Alain Hivelin qui est mort en décembre 2014. Le président est Jean-François Dehecq, le directeur général est Emmanuel Diemoz. Cette direction détient les 30 pour cent restants du capital de la griffe parisienne.

Balmain va rejoindre la maison italienne Valentino, reprise par Mayhoola

Des rumeurs avaient circulé en avril dernier : des négociations avaient été révélées par Les Echos. Ces négociations concernaient le rachat de Balmain par le Qatar. Selon les informations concordantes de plusieurs sources, dont Les Echos, ces négociations auraient abouties : la maison Balmain va bel et bien devenir qatarie.

La société d’investissement Mayhoola - contrôlée par la Cheikha Moza, épouse de l'ancien émir du Qatar et qui possède déjà la maison Valentino depuis 2012 - aurait convenu de signer ce mardi soir le rachat de la griffe française. Son offre valorise Balmain environ un demi-milliard d’euros.

Mayhoola, qui s’était essayé sans succès - via le véhicule d’investissement Qatar Luxury Group - à la création ex nihilo d’une marque de mode en lançant Qela, une griffe locale dont la fabrication était largement assurée par la marque française Le Tanneur (elle aussi rachetée par Qatar Luxury Group) poursuit ainsi sa stratégie de rachat de maisons de luxe existantes. Elle détient ainsi une participation majoritaire dans le tailleur italien Pal Zileri et la marque anglaise Anya Hindmarch.

"A l'issue de cette transaction, Mayhoola for Investments détiendra 100 pour 100 du capital de Balmain", a confirmé Bucéphale Finance, société spécialisée dans le conseil en matière de fusions-acquisitions. L'entrée au capital de Mayhoola, véhicule d'investissement soutenu par l'émir du Qatar, "permettra à la marque d'accélérer son développement, notamment avec l'ouverture de nouvelles boutiques à l'international", ajoute Bucéphale dans un communiqué. Avec le support financier du Qatar, Balmain devrait poursuivre son expansion au Moyen-Orient et aux Etats-Unis.

Photo: Balmain website

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