Le pass sanitaire obligatoire dans les magasins ?
loading...
Emmanuel Macron a donné le ton : martial. Cette gravité est, d’après le président de la République Française, justifiée par la propagation galopante du variant Delta et – corrélation ou coïncidence ? - du nombre encore insuffisant de personnes vaccinées. Au cours d’une allocution solennelle depuis le « Grand Palais Éphémère », ce lundi 12 juillet, le chef de l’État est parti de ce constat pour formuler de nouvelles mesures de lutte contre la pandémie qui reprend de la vigueur.
Parmi les mesures annoncées : le pass sanitaire qui va établir une grande différence dans le quotidien des personnes vaccinées, et des autres. Ce document réserve l’accès à certains lieux aux personnes vaccinées depuis plus de quinze jours, ou ayant réalisé un test PCR ou antigénique récent. Plusieurs lieux ont été pointés du doigt au cours de l’allocution : parmi ceux-ci figurent les « lieux de loisirs et de culture » de plus de 50 personnes. L’accès à ces lieux sera conditionné à l’obtention d’un pass sanitaire devenu obligatoire pour les plus de 12 ans dès le 21 juillet prochain. Pour rappel, le pass sanitaire entérine la vaccination d’une personne qui a suivi le schéma vaccinal complet, ou atteste l’émission d’un test négatif de moins de 48 h (pour l’accès aux grands événements) et de 72 h maximum pour le contrôle aux frontières, ou enfin révèle le résultat d’un test RT-PCR ou antigénique positif attestant du rétablissement de la Covid 19) datant d’au moins 11 jours et de mois de six mois.
Ce pass sanitaire – déjà mis en place depuis le 9 juin dans les lieux accueillants plus de 1 000 personnes - sera ensuite étendu à partir du mois d’août : il concernera le train, l’avion, les bars, les restaurants, les hôpitaux, les maisons de retraite, les établissements médico-sociaux. Cette liste, a précisé le chef de l’État, pourra s’allonger par la suite. Mais d’ores et déjà, elle soulève plusieurs interrogations et demande des éclaircissements. La définition des « lieux de loisirs et de culture » par exemple, n’a pas été clairement énoncée. Les commerces de mode, qui n’ont jamais fait partie des commerces dits « essentiels » sont-ils concernés ?
Les commerçants - déjà très marqués par les restrictions qui ont frappé leurs entreprises depuis plusieurs mois et qui ont par ailleurs mis en place des protocoles sanitaires stricts – émettent des avis très divergents sur cette possible obligation de montrer patte blanche au sein de leurs boutiques. Pour certains d’entre eux, le remède serait pire que le mal. Représentant des commerçants à la Chambre de commerce et d’Industrie 31, Laurent Lopez, détaille dans le journal La Dépêche : « Par essence même, le commerce est ouvert à tous. Je suis donc aujourd’hui opposé à cette mesure ».
Rupture d’égalité entre le commerce indépendant et celui situé en Centre Commercial
Seuls les centres commerciaux ont été expressément cités par le président de la République pour l’instant. Mais là encore, la définition de Centre Commercial ne fait pas consensus. « Est-ce celle, européenne, qui dit qu’il faut plus de 5 000 mètres carrés, plus de 20 boutiques et une gestion centralisée ? s’inquiète Gontran Thüring. Le délégué général du conseil général des centres commerciaux, interrogé par Le Parisien s’interroge également sur la rupture d’égalité entre deux magasins identiques, l’un en centre commercial, l’autre indépendant. « Il y a un sujet juridique car il faut être habilité pour contrôler les identités en même temps que le pass et nous n’avons pas le personnel nécessaire ». Même inquiétude pour Emmanuel Le Roch, délégué général du Procos, fédération pour la promotion du commerce spécialisé, qui pointe les difficultés opérationnelles. Le débat, d’ordre sanitaire, pourrait bientôt devenir sociétal.
Vous ne voulez manquer aucune actualité liée à l'industrie de la mode ? N'attendez plus et faites comme de nombreux autres professionnels du secteur : Inscrivez-vous à la newsletter de FashionUnited !