Le nouveau contrat de filière mode et luxe est signé
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Enfin. Il était attendu pour le mois décembre, il est arrivé tout frais ce 8 janvier. Le nouveau contrat de filière mode et luxe vient d’être signé à l’Institut français de la mode (IFM) en présence de Guillaume de Seynes, président du contrat stratégique de filière mode et luxe, de Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, et de Franck Riester, ministre de la Culture. Ce contrat, qui implique l’ensemble des acteurs de la filière sous l’égide des pouvoirs publics, fixe les grands axes structurants du secteur de la mode pour une durée de trois ans.
Un contrat structurant pour la filière mode et luxe
Quatre grandes actions ont été dégagées pour les années à venir. Tout d’abord la formation, notamment aux métiers techniques de la mode. La filière mode-luxe compte près de 600 000 emplois directs. Les métiers techniques figurent tout particulièrement dans les branches textile (60 000 emplois), habillement (35 000) et maroquinerie (21 000). Il y a urgence à pourvoir des postes dans ces secteurs, suite aux départs en retraite et au regain d’activité de l’industrie mode en France. A minima, c’est environ 10 000 recrutements par an auxquels la filière doit procéder.
Le principal enjeu va être d’adapter et de développer l’offre de formations techniques pour l’acquisition, l’évolution et la transmission des savoir-faire. Pour ce faire, l’Etat et la filière s’engagent à développer des approches de formations innovantes, d’engager des coopérations avec les ministères de l’Education nationale et du Travail, et d’articuler les formations initiales, professionnelles et continues. Il s’agit enfin d’augmenter le nombre d’apprentis de 22 pour cent d’ici 2022.
10 000 recrutements par an
Ce volet formation intègre aussi l’enseignement supérieur, avec la finalisation du Nouvel Institut Français de la Mode. Il est le fruit de la fusion entre l’Ecole de la chambre syndicale et l’Institut Français de la Mode, qui articulent enseignement pratique, créatif et management de mode. Dès 2020, Le nouvel IFM sera totalement opérationnel, avec 800 étudiants, et des formations allant du CAP au doctorat. Déjà, pour la rentrée de septembre 2019, sont prévus deux nouveaux programmes de création, Bachelor et Master of Arts. L’ambition est d’acquérir le leadership mondial en matière d’enseignement de mode, en adéquation avec la place de Paris.
Second grand thème de ce contrat de filière, le renforcement de la compétitivité industrielle des PME sous-traitantes, et leur accompagnement dans leur transformation vers l’industrie du futur. D’ici l’automne 2019, un diagnostic à 360 degrés sera effectué auprès d’un panel représentatif d’une vingtaine de façonniers. Cet audit abordera des sujets tant stratégiques et managériaux que technologiques. Le but est de permettre de mieux financer l’accroissement de l’activité des fabricants, de conforter leur pérennité, de garantir leurs nouveaux investissements.
Renforcer la compétitivité des PME
La jeune création est l’avenir de la mode. C’est pourquoi la troisième priorité fixée par ce contrat de filière concerne les entreprises de mode émergentes, l’accompagnement dans leur développement, notamment à l’international. Les moyens de l’Institut de financement du cinéma et des industries culturelles (IFCIC), qui englobe la jeune création, vont être renforcés. Un accélérateur sectoriel dédié à la filière mode et luxe pour les entreprises en croissance est également au menu.
Enfin, la thématique du développement durable monte en puissance. L’enjeu consiste à améliorer la durabilité des activités du secteur, tant en terme de traçabilité que de recyclage. L’accent va être mis sur ces deux volets : un appel d’offres piloté par les Centres techniques industriels va être lancé, afin de choisir un prestataire chargé d’élaborer un cahier des charges décrivant les besoins des entreprises et proposant des solutions techniques adaptées. Côté recyclage, un procédé mécanique en boucle fermé de fibres de coton issues de vêtements usagés sera testé d’ici juillet 2019.
Montée en puissance du développement durable
« La France détient le leadership mondial dans le secteur de la mode, nous voulons accroître ce leadership avec l’appui de l’ensemble de l’écosystème, du luxe aux jeunes marques en passant par les fabricants et l’amont de la filière » a déclaré Guillaume de Seynes.
Le secteur mode-luxe génère au global un chiffre d’affaires de 154 milliards d’euros (horlogerie, joaillerie, parfums et cosmétiques compris), soit 1,7 pour cent du Pib. Les entreprises françaises exportent toujours plus (35, 7 milliards d’euros). Un quart des ventes mondiales de la mode et du luxe sont réalisées par des entreprises françaises.
Photos : Esmod et IFM.