Le marché mondial du luxe devrait se replier de 1 pour cent en 2016
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Le marché mondial des produits de luxe, habitué à la croissance, devrait finir 2016 en baisse de 1 pour cent à taux de change courant, selon l'étude annuelle du cabinet Bain and Company, qui évoque l'impact des fluctuations monétaires mais aussi des attentats en Europe.
Le marché des produits personnels de luxe, soit la maroquinerie, la mode, l'horlogerie, la joaillerie et les parfums et cosmétiques de marque, devrait représenter un chiffre d'affaires de 249 milliards d'euros en 2016, contre 253 milliards pour l'année 2015. A taux de change courant, la progression du marché avait été de 12 pour cent en 2015 et 3 pour cent en 2014 comme en 2013.
Les variations de taux de change et les attentats en Europe ont notamment eu "un impact sur la confiance des consommateurs et les flux touristiques", résume l'étude, publiée jeudi et réalisée en partenariat avec la Fondation Altagamma qui réunit les grands noms du luxe italien.
En Chine, si la consommation locale en produits de luxe progresse, elle "ne suffit pas à contrebalancer la baisse des achats de touristes chinois à l'étranger, notamment en Europe", relève le cabinet: il souligne que "pour la première fois dans l'histoire, les consommateurs chinois ont abaissé leur contribution au marché global du luxe de 31 pour cent en 2015 à 30 pour cent en 2016". A Hong Kong et Macao, le secteur poursuit son déclin, avec une baisse attendue de 16 pour cent (à taux de change courant).
Du côté des Etats-Unis, le marché accuse une baisse de 3 pour cent à taux de change courant sur un an, "les marques de luxe présentes sur le territoire américain continuant de pâtir du déclin du tourisme en raison d'un dollar fort et d'une consommation locale faible". En Europe, la dépréciation de la livre a provoqué une croissance du shopping touristique, mais la France et l'Allemagne subissent les effets des attentats. "Le marché du luxe a atteint un point de maturation. Nous commençons à voir émerger une claire polarisation en termes de performance entre les gagnants et les perdants", résume Claudia D'Arpizio, associée chez Bain et principale auteure de l'étude.
A horizon 2020, le cabinet, dont l'étude annuelle est une des références pour l'industrie du luxe, estime que le marché pourrait atteindre les 280/285 milliards d'euros, soit "une croissance annuelle de +3 à +4 pour cent à partir de 2017", tout en se montrant "prudent" en raison des difficultés qui pourraient se présenter. (AFP)