Le groupe Frasers pointé du doigt pour son recours à la reconnaissance faciale
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Londres - Le groupe d'habillement britannique Frasers, propriétaire de Sports Direct et candidat au rachat de Go Sport en France, est pointé du doigt par des parlementaires du Royaume-Uni, qui lui reprochent le recours à la reconnaissance faciale dans certains magasins outre-Manche.
"Une coalition de parlementaires et d'organisations de défense des droits humains a appelé le groupe Frasers à mettre fin à l'utilisation de la surveillance par reconnaissance faciale dans ses magasins", selon un communiqué lundi de l'organisation britannique Big Brother Watch.
Trois organisations de défense des droits humains et une quarantaine de parlementaires britanniques, essentiellement de l'opposition travaillistes et libérale démocrate, ont adressé une lettre à Michael Murray, directeur général de Frasers Group, et au fondateur du groupe, le magnat britannique des vêtements Mike Ashley.
"L'utilisation de la technologie de reconnaissance faciale à des fins de surveillance est source de divisions profondes et menace la vie privée et les droits aux données de vos clients", affirment les signataires dans cette missive datée de dimanche.
"La technologie de reconnaissance faciale en direct présente des problèmes démontrés de confidentialité, d'inexactitudes, et de discrimination fondée sur la race et le sexe", et "traite toute personne passant devant la caméra comme un criminel potentiel", dénoncent-ils.
Le groupe Frasers n'est pas le seul à utiliser la reconnaissance faciale au Royaume-Uni. Son prestataire, la société britannique Facewatch, mentionne notamment sur son site internet les magasins de proximité Spar ou Costcutter, ou encore la chaîne d'épiceries Budgens.
En France, la reconnaissance faciale dans l'espace public est strictement encadrée, nécessitant un consentement explicite des personnes et un intérêt public important, avait rappelé en février la Cnil à l'AFP, précisant qu'elle avait par exemple été autorisée pour les portiques aux frontières, mais que le gouvernement avait renoncé à l'utiliser pour les JO.
Le quotidien Daily Mail avait indiqué en mars que le groupe Frasers avait "installé des caméras biométriques qui scannent les visages des acheteurs et les comparent à une base de données de criminels présumés", dans au moins 27 magasins sur 950 au total au Royaume-Uni.
Contacté par l'AFP, Frasers Group n'avait pas répondu lundi en fin de journée. Le tribunal de commerce de Grenoble a examiné la semaine dernière les offres de reprise de Go Sport, et mis sa décision en délibéré au 28 avril. Deux offres, sur une vingtaine, ont focalisé les espoirs des salariés: celles de Frasers et d'Intersport France. (AFP)