Le diamant naturel part lui aussi à la conquête de la Chine
loading...
La Chine est passée, en une génération à peine, du statut de fabricant de l’occident à celui, plus prestigieux, de nouvel eldorado du luxe. Les chiffres donnent le tournis. En 2000, la clientèle chinoise ne représentait que 1 pour 100 des achats de luxe dans le monde. En 2010, selon le cabinet Jefferies, ce chiffre montait à 18 pour 100. Désormais, tous les spécialistes s’accordent pour affirmer qu’un acheteur de produit de luxe sur la planète est chinois. Ce mouvement rapide s’est encore accéléré en 2020 à la fin du seul et unique confinement, en avril, qui a vu l’explosion du « binge shopping » et de ces files d’acheteurs se précipitant dans les boutiques des marques de luxe vénérables européennes, Vuitton, Gucci et Hermès en tête.
Ce phénomène est d’autant plus remarquable qu’il concerne des consommateurs de tous âges. Selon le cabinet Bain & Compagny, la Chine Continentale a été la seule région à connaître l’année dernière une croissance significative de ses dépenses dans le luxe par le biais d’une consommation locale qui s’est épanouie dans tous les réseaux de ventes, dans toutes les catégories de produits, dans tous les segments de prix et parmi toutes les générations d’acheteurs. Cet appétit dévorant pour le luxe explique pourquoi Bernard Arnault est devenu pendant quelques heures cette semaine l’homme le plus riche de la planète.
Natural Diamond Council : un partenariat stratégique avec Chow Tai Fook
Pour le dire autrement, les Chinois devraient débourser 165 milliards d’euros en 2025 pour les produits de luxe. Ce montant culminait à un milliard en 1995. Pour profiter de cette manne providentielle les marques de luxe n’ont qu’une solution : aller séduire le client chinois là où il se trouve en attendant la reprise des voyages touristiques. Les géants du secteur sont tous entrés en action. Toutes les grandes maisons commencent désormais leur tour du monde en Chine. La joaillerie elle-aussi n’est pas en reste : le géant Tiffany & Co. racheté par LVMH en 2020 a présenté son Blue Book (c’est à dire sa collection annuelle de Haute Joaillerie) non pas à New York mais à Shanghai.
L’industrie du diamant a également saisi l’importance de l’enjeu. Pour galvaniser l’engouement des jeunes consommateurs chinois pour le diamant en exaltant sa valeur symbolique et en soulignant sa rareté, les sept grandes sociétés d’exploitation minière réunies au sein du Natural Diamond Council ont initié un partenariat d’envergure avec Chow Tai Fook qui est le plus grand groupe joaillier de Chine : un géant, fondé en 1929, dont le chiffre d’affaires n’a rien à envier à celui de Cartier ou de Tiffany. Son influence est massive, son réseau de vente est très vaste : 4452 boutiques en Chine Continentale. Le groupe soutiendra les campagnes promotionnelles et éducatives mises en place par le Natural Diamond Council. Ces campagnes auront comme ambassadrice Li BingBing. Un choix stratégique piloté par David Kellie, PGD de l’association, qui a placé en tête de ses priorités cette année le fait de travailler en étroite collaboration avec les détaillants.
Crédit photo : Natural Diamond Council