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Le Denim Deal bientôt en France : de quoi s'agit-il ?

Par Caitlyn Terra

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Plusieurs parties prenantes du Denim Deal 2.0 lors de Kinpins Amsterdam en avril 2024. Credits: Denim Deal / Nicolas Prophte.

Après l'activation d'un hub régional en Allemagne, le Denim Deal concernera également la France à compter 16 octobre. Cet accord signé par 28 parties le 29 octobre 2020 et qui vise à promouvoir une production plus durable du denim entend étendre son action au-delà de l'Europe.

Les ambitions du Denim Deal pourraient, à l'avenir, concerner l'Amérique du Nord et d’autres continents. L’objectif commun : commercialiser 1 milliard de jeans contenant au moins 20 % de coton recyclé post-consommation d’ici 2030.

Interrogé par FashionUnited, Nicolas Prophte, qui fait actuellement partie du comité de pilotage de Denim Deal et est l'ancien vice-président de PVH pour le segment du denim, décrypte le déploiement de l'accord.

« Nous ne voulions pas nous arrêter après le premier Denim Deal », explique Prophte lors d'un appel vidéo. « Il serait dommage que de s’arrêter alors que nous détenons une clé du succès. Nous avons mis en place les procédures et les lignes directrices pour déployer le Denim Deal à l’international. »

Des hubs régionaux sont donc ouverts en Europe et mais le Brésil, l'Amérique du Nord et les régions de l'Inde et de l'APAC sont également à l'étude. Des discussions avancées sont déjà en cours avec l'État de Californie pour la mise en place d'un Denim Deal, d’autant plus que l'État a voté en faveur de la responsabilité élargie des producteurs (REP). La création de hubs régionaux est aussi essentielle, car les lois varient souvent selon les régions. Par exemple, la France a déjà une longueur d'avance avec la REP, mise en œuvre depuis près de dix ans. 

Pour l'emplacement de ces centres locaux, par exemple, Prophte explique regarder, entre autres, les zones rassemblant beaucoup de producteurs de denim. L'un de ces pays, par exemple, est le Brésil, explique M. Prophte. « Ils ont plusieurs grands producteurs de denim au Brésil, et c’est en plus un marché protectionniste en matière d'import et d'export. » Prophte indique que des discussions sont déjà en cours avec des acteurs locaux majeurs et la ville de São Paulo. « Ils sont très intéressés par notre initiative », ajoute-t-il.

Des hubs du Denim Deal indépendants mais une même méthodologie

« Toutes les plateformes seront indépendantes en termes de gouvernance et de budget et auront leurs propres objectifs pour contribuer à l'objectif global, mais elles utiliseront la même méthodologie et le même système de rapportage. Parfois, cela inclura les mêmes ateliers ou même les mêmes réglementations. » Cela permet à tous les participants d’exiger la même chose de leurs partenaires. « Nous voulons créer une demande pour le coton recyclé post-consommation. Pour y parvenir, nous demandons tous la même chose aux fournisseurs. » Prophte souligne qu’actuellement, l’industrie est tellement fragmentée que chaque marque exige des choses différentes de ses fournisseurs, ce qui ralentit la transition. En demandant tous la même chose en tant que groupe, des progrès rapides peuvent être réalisés.

Alors que le premier Denim Deal était financé par le gouvernement néerlandais, le Denim Deal 2.0 doit maintenant trouver de nouveaux financements. « Nous ne voulons pas dépendre des fonds publics. Nous sommes à la recherche d'un modèle économique alternatif. » Le partenariat sera donc une combinaison de fonds publics et de fonds privés. « Nous ne cherchons pas un financement pour un an, mais un flux stable pour cinq, voire sept ans. Nous recherchons donc des subventions et des bourses. » Un système a également été mis en place pour permettre aux participants au Denim Deal 2.0 de choisir une « adhésion ». Celle-ci comprend le coût de participation de 2 500 euros. En outre, la contribution en temps augmente : le « participant standard », le « momentum keeper » (en français « gardien de l’élan ») et le « steerco member » (en français « membre du comité de pilotage »). Il appartient à chaque participant de choisir jusqu'où il veut aller.

Pour les contributeurs, il n'y a pas que des coûts, mais aussi des avantages. En participant à l'initiative, il devient plus facile d'entamer des conversations avec des concurrents et des collègues sur la manière de rendre leur propre entreprise plus durable, mais aussi au sein de l'industrie dans son ensemble. En outre, des sessions de formation et des ateliers sont organisés par le Denim Deal pour aider les participants (marques de mode, détaillants, collecteurs de textiles, fabricants de textiles, producteurs de fils et d'autres acteurs de la chaîne de production) dans leur parcours, mais ils constituent également un bon exemple de « destruction de mythes », a déclaré M. Prophte. Par exemple, il existe encore un préjugé selon lequel les matériaux recyclés ne sont pas aussi résistants que les matériaux vierges. Participer signifie donc aussi avoir accès à beaucoup de connaissances.

Cet article a initialement été publié sur FashionUnited.nl. Il a été traduit et édité en français par FashionUnited France.

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