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Le comité Colbert mobilise Commission et Parlement européens

Par Herve Dewintre

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L’ECCIA est une alliance qui rassemble cinq associations nationales du luxe: Circulo Fortuny pour l’Espagne, Fondazione Altagamme pour l’Italie, Meisterkreis pour l’Allemagne, Walpole pour le Royaume-Uni et enfin le Comité Colbert, association française née en 1954, regroupant 81 maisons françaises de tailles diverses, de création ancienne ou récente. On peut dire avec force que ces 81 maisons, issues de 13 secteurs d’activités différentes, représente de façon très significative l’art de vivre français : elles emploient 180000 personne en France et réalisent ensemble 42 milliards de chiffre d’affaires. Elles réalisent 86 pour cent de leur chiffre d’affaires à l’étranger.

La principale mission du Comité Colbert consiste donc à faire rayonner l’image de la France dans le monde. Guillaume de Seynes (directeur général d’Hermes) préside actuellement le Comité Colbert ainsi que l’ECCIA (une présidence tournante). Pour promouvoir ce gout français, le comité multiplie les actions. Si la plupart de ces actions se tourne vers les marchés émergents (Chine, Russie, Moyen-Orient, Turquie) depuis le début des années 2000, une part importante de l’activité des membres du conseil d’administration du comité se situe aussi en Europe. Une activité de lobbying : il s’agit grosso modo de protéger le secteur du luxe contre les initiatives diverses prises par les instances européennes. Des initiatives parfois mortifères pour les maisons de luxe françaises.

Or pour mobiliser les décideurs européens, il vaut mieux faire confiance à l’adage suivant :« l’union fait la force ». Tout simplement parce que la commission européenne est composée d’une multitude de personnalités. « Si vous vous trouvez face à un commissaire polonais ou tchèque, celui ci aura peut être une oreille non pas plus bienveillante mais plus attentive que si vous représentez simplement des intérêts français » résumait récemment Guillaume de Seynes. Le secteur du luxe européen représente 70 pour cent du marché mondial du luxe, 1,7 million d’emplois directs ou indirects, et exporte plus de 60 pour cent de sa production dans le monde.

Un accès équitable aux marchés étrangers

C’est ainsi que le 3 mars dernier, sous l’égide de la représentation permanente de la France auprès de l’Union Européenne, l’ECCIA a rencontré des membres des cabinets des Commissaires et des Directions générales de la Commission, ainsi que des députés européens. Le dialogue s’est articulé autour de trois sujets majeurs : la première concerne internet. Ou plus précisément le commerce en ligne. Les maisons de luxe européennes ont une position très claire et unanimement partagée: elles veulent rester libres de maitriser la distribution de leurs produits sur les diverses plateformes digitales. Le règlement actuel de la Commission est bon. Il ne faut pas changer ses lignes directrices.

Deuxième sujet : la propriété intellectuelle, c’est à dire la lutte contre la contrefaçon. Un sujet sans fin. Certains grands hébergeurs ne sont pas assez vigilants, ou en tout cas, ne sont pas encouragés à être plus vigilants. Le luxe européen appelle les instances européennes à mettre en place de mesures fortes, dans le cadre de la révision en cours de la directive relative au respect des droits de la propriété intellectuelle (IPRED). Il s’agit d’impliquer l’ensemble des acteurs de la chaine de valeurs du numérique à lutter contre la contrefaçon sur internet.

Le troisième sujet concerne l’accès aux marchés. Il reste des pays très fermés, l’Inde par exemple. Il y a aussi parfois des questions de réglementations locales, de quotas qui briment les maisons de luxe européennes. Le japon a par exemple adopté récemment sous l’effet d’un lobby intérieur une norme dix fois plus sévère dans le domaine de la chaussure. l’ECCIA a souligné que le secteur du luxe et du haut de gamme contribuait largement à la croissance européenne par l’intermédiaire de la puissance de ses exportations et qu’il était nécessaire de disposer d’un accès équitable aux marchés étrangers. Elle a également fait état de la préoccupation de ses membres face aux projets de réforme fiscale actuellement en cours aux USA. Cela concerne notamment concernant la Border Adjustment Tax. Le luxe européen considère que l’impact de cette taxe serait « néfaste pour les consommateurs, les entreprises et les distributeurs américains ». L’ECCIA a enfin détaillé une série de recommandations concernant la mise en place de politiques européennes de valorisation et de formation aux savoir-faire et de mesures en faveur du tourisme.

À l’issue de la réunion, Guillaume de Seynes a déclaré devant une assistance très représentative des différentes instances européennes: « L’industrie du luxe européenne est l’ambassadrice des valeurs d’excellence, de savoir-faire, de culture, de créativité et d’innovation de l’Europe. Le secteur compte parmi les meilleurs en matière d’exportation, renforçant l’attractivité touristique européenne. Son modèle économique unique en son genre doit être soutenu par des réglementations adaptées et les membres de l’ECCIA sont unis pour défendre ensemble ces positions ».

Crédit photo: Comité Colbert, carte blanche à Quentin Bertoux ; Guillaume de Seynes président du Comité Colbert

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