L'avenir de Claire's en France incertain après le dépôt d'offres de reprise
Paris - Trois entreprises se sont montrées intéressées pour reprendre une partie des magasins et des salariés en France de l'enseigne de bijoux à petits prix Claire's, ont indiqué mercredi à l'AFP les avocats des représentants du personnel, qui les ont qualifiées de "très minimalistes".
Quel avenir pour Claire's ?
Le tribunal des activités économiques de Paris avait ouvert fin juillet une procédure de redressement judiciaire pour Claire's France. La direction la justifiait par la baisse continue des ventes en magasin depuis plusieurs années, avec une accélération récente imputée aux droits de douane américains sur les produits chinois, auxquels Claire's recourt massivement.
Elle cherche des repreneurs pour une partie ou la totalité des actifs. Ces derniers avaient jusqu'à vendredi 19 septembre minuit pour déposer une offre de rachat.
Trois l'ont fait, ont dit Me Khaled Meziani et Me Eve Ouanson, qui représentent le personnel, sans révéler l'identité des repreneurs potentiels. Des offres qu'ils jugent "très minimalistes". "On craint un plan de licenciement d'une immense envergure", déplore Me Ouanson. "Si l'éventuel acheteur reprend une centaine de salariés, cela signifie qu'on en aura 900 licenciés."
Pour Me Meziani, "ce qui intéresse les repreneurs, ce n'est pas forcément les produits Claire's, c'est surtout les emplacements des magasins", ce qui pourrait signifier la disparition de la marque Claire's en France.
Une audience pour examiner les offres se tiendra jeudi au tribunal des activités économiques de Paris. Jointe, la direction de Claire's France n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP.
La marque, connue pour ses boucles d'oreille, ses piercings et ses accessoires à destination des adolescents, comptait début 2024 environ 250 magasins et entre 800 et 1.000 employés, selon les derniers comptes publiés. Les derniers comptes publiés par Claire's France présentaient 1,3 million d'euros de bénéfice net entre fin 2023 et fin 2024, et 0,8 million sur l'exercice précédent.
Les salariés ont signalé début septembre à la justice des faits qu'ils qualifient "d'irrégularités graves dans la gestion de la société", accusant la maison mère américaine d'avoir "vidé les caisses" via des "flux financiers" entre les nombreuses filiales du groupe.
En Amérique du Nord, la société d'investissement Ames Watson a annoncé le 19 septembre le rachat pour 140 millions de dollars l'activité de Claire's, qui s'était déclaré en faillite aux Etats-Unis en août.
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