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La transmission des savoir-faire et le recrutement : des enjeux majeurs pour la filière de la confection française

Par FashionUnited

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A l’approche du salon emblématique « Made In France », organisé par début avril Première Vision, il est opportun de se pencher sur les enjeux de la filière de la façon française. Ils se résument pour une large part à cette équation simple : « Entreprises de confection cherchent salariés ». Personne n’y aurait cru voici dix ans, quand le secteur de la production d’habillement en France était dans le creux de la vague. Pourtant la reprise est bien là, portée avant tout par le secteur du luxe, le premier employeur des façonniers français, mais aussi par l’effet pyramide des âges. Les départs à la retraite battent leur plein. Enfin, la relocalisation d’une partie de la production, grâce à l’effet miracle de la « French touch », boostent les entreprises. La filière représente 40 000 emplois en France, dont 15 000 directement liés à la production. Les jeunes marques tournées vers le Made in France, comme la griffe 1083, Le Slip Français, ou encore Garçon Français contribuent aussi à la production locale. D’ailleurs, le chiffre d’affaires des industriels français de l’habillement est en hausse de 4,5 pour cent en 2018, selon les données de l’Institut Français de la Mode.

Or, malgré leurs besoins, les entreprises ont du mal à recruter. Le métier n’a pas toujours bonne presse auprès des jeunes générations, et la formation initiale est aujourd’hui déconnectée des réalités du terrain. « On forme davantage de stylistes que de modélistes et d’opérateurs de production» déplore Laurent Vandenbor, délégué général de l’organisation professionnelle Mode Grand Ouest. De son côté Sylvie Chailloux, dirigeante de l’entreprise Textile du Maine et très impliquée dans ces questions détaille « l’embauche va représenter au total 10 pour cent de l’effectif actuel ».

Les entreprises de confection sont tirées par le luxe

Partie hors de France pour sa plus grande partie, la confection est donc menacée de perdre ses précieux savoir-faire. En témoigne un sondage publié par l’Insee en juin 2017 : 45 pour cent des entrepreneurs qui déclarent avoir des problèmes à recruter de la main-d’œuvre compétente disponible disent limiter leur production du fait d’un nombre insuffisant d’employés.

Partant de ce constat, les entreprises déploient des dispositifs pour former eux -mêmes leur nouveau personnel. Et s’appuient sur des outils innovants ou des associations éprouvées : le premier, baptisé Trans-Faire a été mis en place voici quelques années par l’organisme professionnel Mode Grand Ouest en partenariat avec Opcalia Textile mode et cuir. Il propose à des personnes en reconversion des stages sur-mesure dans les métiers de la confection, avec l’aide de formateurs qui se rendent dans les entreprises et s’adaptent à toutes les exigences. « L’outil fonctionne bien, avec plusieurs centaines de personnes recrutées depuis sa création », précise encore Laurent Vandenbor.

De son côté, l’Atelier des Compagnons du devoir et du tour de France a installé son pôle d’excellence « Matériaux souples » à Pantin. Il forme aux métiers de sellier-garnisseur, maroquinier, tapissier et cordonnier. Les Compagnons du devoir sont l’un des systèmes d’enseignement les plus anciens au monde. Depuis le XIIIe siècle, l’association initie les jeunes générations aux métiers d’art et particulièrement au travail du cuir. C’est auprès d’eux que s’adressent souvent les maisons de luxe, qui recherchent du personnel particulièrement qualifié.

photo : Sylvie Chailloux

photo : ateliers Textile du Maine

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