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La seconde main, un remède contre l'inflation, assure le patron du Bon Coin

Par AFP

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Vêtements sur cintre. Crédit : Pexels, Kai Pilger

Paris - Revendre des chaussures qu'on ne met plus, acheter sa maison en économisant les frais d'agence: le commerce de particulier à particulier est perçu comme une voie de recours contre l'inflation, qui n'a "rien à voir" dans l'occasion avec celle observée dans le neuf, explique Antoine Jouteau dans un entretien à l'AFP.

Ancien directeur général du site d'annonces en ligne Le Bon Coin, Antoine Jouteau est depuis le mois d'août le PDG de sa maison mère, Adevinta, champion international de la petite annonce, coté en Bourse en Norvège et qui a réalisé 1,5 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2021. En son sein, Le Bon Coin représente "un tiers du chiffre d'affaires et la moitié de la marge".

Comment se répartit votre activité géographiquement et y a-t-il des spécificités en fonction des pays ?

"Dans tous les pays, on fonctionne avec des places de marché en ligne de petites annonces, généralistes comme Le Bon Coin. On a des activités comme celle-là également en Italie, en Espagne, en Allemagne et aux Pays-Bas.

Ensuite, on a deux grands univers spécialisés, l'immobilier et l'automobile, avec par exemple Mobil.de en Allemagne, ou Coches.net en Espagne. Les annonces de particuliers sont largement dominantes sur nos plateformes, avec par exemple en France 80 pour cent d'annonces de particuliers pour 20 pour cent de professionnels.

Il y a évidemment des spécificités par pays, certains ont plus facilement adopté la vente entre particuliers, même si, pour ce qui concerne les biens de consommation, c'est assez unanimement réparti. Pour les ventes automobiles par exemple, la France est davantage un marché de particuliers à particuliers que l'Allemagne.

On observe en revanche une convergence commune d'usage, avec comme première raison d'utiliser nos plateformes le pouvoir d'achat, soit qu'on vende pour générer des revenus, soit qu'on cherche à acheter moins cher que le neuf. La seconde raison d'usage, c'est la volonté de mieux consommer, de ne pas jeter mais de réutiliser."

L'inflation bouleverse-t-elle votre activité ?

"Nous sommes une machine anti-inflation, c'est notre ADN. Toutes nos plateformes sont là pour aider les gens à traverser cette période, les aider à s'équiper, s'habiller, faire leurs loisirs... Vous allez voir que dans les prochains mois, les plateformes qu'on gère seront en croissance parce qu'elles renforcent le pouvoir d'achat. Il y aura de l'inflation sur les produits d'occasion, mais rien à voir avec ce qu'on va observer dans le neuf.

En France, nous avons passé il y a quelques mois les 50 millions d'annonces déposées sur Le Bon Coin. Le marché de l'occasion est en train de s'installer très fortement, nous avons aujourd'hui des parts de marché très importantes dans le textile, l'équipement de la maison, dans la voiture ou l'électronique. La moitié des Français viennent sur la plateforme chaque mois, même chose en Allemagne. C'est difficile à chiffrer parce qu'une partie des transactions se font hors plateforme mais le phénomène est énorme. En France, on parle d'une vingtaine de milliards d'euros d'échanges par an. Dans certaines industries, comme l'électronique ou la mode, le marché de l'occasion va dépasser le neuf."

Pensez-vous que les plateformes ont capté ou développé le marché de la seconde main ?

"L'occasion est bien sûr quelque chose qui existe depuis la nuit des temps, mais nous avons récupéré l'existant et accéléré en démocratisant énormément l'usage. D'un seul coup, vous avez, de manière très accessible et sans barrière, accès à des dizaines de millions de produits que vous pouvez acheter en deux clics. Les petites annonces papiers, il fallait dicter le texte, envoyer la photo, c'était réservé à une partie de gens motivés. Aujourd'hui, déposer une annonce prend 30 secondes. Ces applications sont tellement rapides et personnalisées... C'est très compliqué à construire, mais facile à utiliser." (AFP)

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