La plaignante contre Gérald Marie, figure des agences de mannequin, échoue à relancer l'enquête
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Paris - L'ex-journaliste de la BBC Lisa Brinkworth s'est vu refuser pour cause de prescription l'ouverture d'une information judiciaire en France après sa nouvelle plainte pour agression sexuelle contre l'ex-figure des agences de mannequins Gérald Marie, a appris l'AFP mercredi de source proche du dossier.
Mme Brinkworth, 56 ans, avait porté plainte contre M. Marie à l'été 2020, dénonçant une agression sexuelle en octobre 1998 dans un club milanais, au cours du tournage d'un documentaire.
Elle estimait n'avoir pu déposer plainte à cause de "menaces, pressions et craintes objectives d'atteinte à sa réputation, à sa carrière mais surtout d'atteintes à son intégrité physique et psychologique".
D'après elle, cela s'était "ajouté aux obstacles objectifs créés par sa mise au secret pendant plus de deux ans par la BBC", son employeur de l'époque, suite à un accord avec M. Marie pour éviter une plainte en diffamation, "puis par l'impossibilité pour elle d'accéder à ses travaux et documents relatifs à ces faits" par la suite.
Après une plainte initiale de Mme Brinkworth, finalement classée sans suite en février par le parquet de Paris pour prescription, la journaliste avait déposé une nouvelle plainte avec constitution de partie civile pour permettre un "débat" devant un juge sur la prescription "quand la victime est empêchée d'agir".
Toutefois, le 25 octobre, une magistrate instructrice parisienne a refusé d'informer, conformément aux réquisitions du parquet de Paris.
Dans son ordonnance, dont l'AFP a eu connaissance, la magistrate rappelle que Mme Brinkworth était "majeure" à l'époque et estime que le refus de la BBC ne constitue pas un acte interruptif de prescription puisque c'est au ministère public de réunir des éléments de preuve, et "nullement" au plaignant.
Le 2 novembre, la plaignante a fait appel de ce refus d'informer, qui sera examiné par la cour d'appel.
"Notre cliente a été dans l'impossibilité d'agir du fait d'une situation équivalente à des obstacles insurmontables", a réagi Me William Bourdon, qui défend Mme Brinkworth avec Me Anne-Claire Le Jeune.
Un porte-parole avait indiqué que la BBC "prenait ces sujets très au sérieux" et qu'elle avait fait "tout ce qu'elle pouvait pour aider Mme Brinkworth".
"Nous nous félicitons de cette décision qui réaffirme avec force les principes les plus élémentaires de notre droit" a réagi Me Céline Bekerman, avocate de M. Marie.(AFP)