La malle géante Louis Vuitton sur les Champs-Élysées rapporte 1,7 million d’euros à la Ville de Paris
loading...
Dans un récent article, FashionUnited avait relevé le vœu, déposé par le groupe « Les Écologistes », au Conseil de Paris relatif au retrait du dispositif publicitaire géant de LVMH installé sur les Champs-Élysées. Un vœu qui a finalement été rejeté aux motifs que l’installation de cet échafaudage est conforme aux règles en vigueur et permet à la Mairie de Paris de facturer 1,7 million d’euros.
Dans la saga « LVMH fait main basse sur Paris », Émile Meunier, du groupe « Les Écologistes », dénonçait l'envahissement de l'espace public par les marques et les dérives possibles. Il évoquait également la régulation de la publicité sur les immeubles historiques.
Le Conseil de Paris a émis un avis défavorable à ce vœu exprimé en ces termes par Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la Mairie de Paris.« Il s'agit d'une enseigne temporaire immobilière, c'est-à-dire des éléments qui signalent, pour une durée de plus de trois mois, des travaux publics. Ce n'est pas une malle qui vient s'installer n'importe où, c'est une malle qui vient habiller un échafaudage pour travaux. À la place, nous aurions eu un échafaudage dégoulinant sur les Champs-Élysées » (source Débat Delib, Conseil de Paris).
« Ces éléments sont autorisés dans le cas de constructions, de réhabilitations d'immeubles, des opérations de location, de vente d'immeubles ou de fonds de commerce avec des règles très précises, a-t-il ajouté. Concernant ce dispositif en lui-même, l'article R. 58168 du Code de l'environnement ne s'applique pas, car l'enseigne n'est ni scellée au sol, ni installée directement sur le sol. Elle repose sur une structure d'échafaudage. Il ne concerne pas non plus les enseignes posées à plat sur un mur ou parallèlement au mur, puisque cette disposition est inopérante en l'espèce, car il s'agit de l'habillage d'un échafaudage de chantier. »
« La malle entre dans la catégorie des enseignes et non pas de la publicité », Emmanuel Grégoire
Et d’ajouter que la malle Louis Vuitton, comme strictement fixé par les textes, fait l’objet d'une redevance dont le montant est de 1,7 million d'euros de recettes pour la Ville. Un chiffre confirmé au conditionnel par Jeanne d'Hauteserre, maire du 8e arrondissement. : « l'opération financière est intéressante pour le budget de la Ville, puisque la taxation au titre de la publicité extérieure devrait rapporter 1,7 million d'euros. Ce sont autant de moyens financiers dont nous disposerons pour lutter contre l'affichage sauvage à Paris, qui lui est un véritable motif de plainte des habitants ».
Et un chiffre considérable comparé à la privatisation du Pont Neuf, à l’occasion du premier défilé de Pharrell Williams pour la ligne masculine Louis Vuitton, qui avait été facturée 184 000 euros à la Mairie, au titre de la redevance sur l’occupation du domaine public (source Médiapart).
Émile Meunier ne compte pas s'en tenir à cette décision et a promis de saisir le tribunal administratif. Dossier cornélien, car technique, sur lequel il planche actuellement.