La Halle (Vivarte): des négociations "le fusil sur la tempe", dénoncent les syndicats
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Paris - Les syndicats de La Halle (Vivarte), chaîne de magasins en procédure de sauvegarde depuis le 21 avril, ont dénoncé lundi des "négociations" entamées "le fusil sur la tempe" concernant l'avenir de l'enseigne de vêtements et de chaussures, qui emploie plus de 6.000 salariés en France.
"On nous invite à négocier le pistolet sur la tempe un accord en aveugle sur un PSE (plan de sauvegarde de l'emploi), sans aucune information sur son contenu, avec un calendrier resserré à deux réunions et une signature exigée avant le 18 mai", s'est insurgé Jean-Louis Alfred, délégué CFDT (1er syndicat). "L'administrateur judiciaire propose aux éventuels repreneurs de faire leur marché sans entrer dans une configuration de reclassement. C'est inacceptable, nous ne signerons pas", a-t-il ajouté.
Même constat pour Karim Cheboub (CGT), "abasourdi": "C'est le flou total, nous n'avons aucun élément sur le nombre de magasins ou de salariés concernés. Ils veulent un chèque en blanc le plus vite possible" avant le 25 mai, date butoir pour le dépôt légal d'éventuels projets d'investissement ou de reprise. "Nous sommes pris à la gorge, on nous demande de négocier le fusil sur la tempe quelque chose dont nous n'avons ni les tenants, ni les aboutissants, mais qui va concerner tout le parc, avec un calendrier impossible", a également déploré Vincent Boursier (CFE-CGC).
Pour Claire Vigouroux (FO), il s'agit de "signer un PSE sans entrer dans une procédure de PSE". "Ils aimeraient raccourcir les délais de consultation et avoir notre accord pour liquider plus facilement les salariés", ajoute cette déléguée. Elle dénonce "un mépris affiché des gens, qui ne sont plus que des matricules, et de la loi dont la direction croit pouvoir s'exonérer". La semaine dernière, la direction de Vivarte avait assuré qu'il n'y avait "aucun PSE en cours à La Halle".
Interrogée lundi par l'AFP, elle a expliqué que la réunion du jour s'inscrivait "dans le cadre du déroulement normal de la procédure de sauvegarde". Elle avait pour objet, "sous l'égide des administrateurs judiciaires, [d'entamer] la négociation avec les partenaires sociaux des accords nécessaires au bon fonctionnement des prochaines étapes de la procédure et des consultations liées", a indiqué la direction.
Le calendrier "prévoit a minima deux autres réunions", a-t-elle confirmé. Les salariés, confinés, et dont la quasi-totalité est au chômage partiel en raison de la crise sanitaire, reprendront en partie le travail dès mardi pour préparer leurs magasins à la réouverture le 11 mai, selon les syndicats. Mi-avril, la direction de Vivarte avait annoncé réfléchir à fermer ou vendre plus d'une centaine de magasins La Halle, sur 860 au total (plus de 6.000 salariés en France).
(AFP)