La grande majorité des boutiques toujours victime de stocks surabondants
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Ce mercredi 28 juillet, les soldes se sont terminées dans une indifférence quasi générale. Le bilan : tristement négatif. Selon les chiffres publiés par une enquête flash réalisée ce 23 et 24 juillet auprès de 512 entreprises de 0 à 19 salariés par la SDI (Syndicat des distributeurs indépendants), les commerçants tirent des soldes d’été 2021 le bilan global suivant : plutôt négatif à 42 pour cent, très négatif à 16 pour cent, neutre à 26 pour cent. Seuls 14 pour cent des commerçants interrogés considèrent que l’expérience est plutôt positive, et 2 pour cent, très positive.
Pire, 66 pour cent des personnes interrogées ne voient plus l’intérêt commercial des soldes, ce qui prouvent que le problème n’est pas seulement lié à la pandémie, mais qu’il est profondément structurel. C’est devenu une lapalissade : le flot ininterrompu de réductions et des « ventes privées » qui se déferle toute l’année a désensibilisé les consommateurs, mais aussi les commerçants aux périodes officielles de soldes qu’on ne remarque même plus. Pourtant, promis juré, l’écrasante majorité (78 pour cent) des commerçants interrogés par la SDI indique ne pas avoir pratiqué de ventes privées en amont des soldes.
Par rapport aux soldes d’été 2019, le chiffre d’affaires 2021 des commerçants questionnés a été inférieur à 61 pour cent, équivalent à 36 pour cent, supérieur à 3 pour cent. Cette baisse – parfois conséquente - de chiffre d’affaires constatée par une grande majorité de commerçants se situe dans les proportions suivantes : de 20 à 30 pour cent pour un tiers des commerçants interrogés, de 30 à 40 pour cent pour un autre tiers. 10 pour cent des commerçants accusent une baisse de 40 à 50 pour cent du CA. Pour les 10 pour cent restant, cette baisse est une chute qui peut attendre 60 pour cent du chiffre d’affaires. En toute logique, trois quarts des commerçants interrogés jugent enfin que le report d’une semaine de la date du début des soldes d’été n’a pas porté ses fruits.
74 pour cent des commerçants souhaitent que soit renouvelée l’aide aux stocks invendus
Reste la question des stocks. Face à l’insuccès des soldes, ces stocks abondent. Par rapport à une année normal, le taux de marchandises restant à écouler est supérieur pour la moitié des commerçants, voire très supérieur pour 19 pour cent d’entre eux. Seul un tiers des interrogés considère que ce stock est équivalent. A quelle hauteur ? Pour un bon tiers des commerçants, le stock restant à écouler est de 40 pour cent. Ce taux dépasse la moitié pour un tiers d’entre eux. La conséquence de cette constatation s’impose toute seule : 74 pour cent des commerçants souhaitent que soit renouvelée l’aide aux stocks invendus versée le 25 mai dernier.
Bruno Lemaire, ministre de l’Economie, des finances et de la Relance, avec Alain Griset, ministre délégué chargé des Petites et Moyennes Entreprises avaient annoncé en effet que l’aide aux stocks serait versée dès le 25 mai à environ 36 000 entreprises afin de soutenir les commerçants (de détail mais aussi sur éventaires et marchés) affectés par la problématique de stocks saisonniers (articles de sports, habillement, chaussures, maroquinerie, articles de voyages) du fait de la crise. 5 600 euros d’aide en moyenne, c’est à dire 80 pour cent du montant de l’aide perçue par ces entreprises au titre du fonds de solidarité du mois de novembre 2020. Pour les entreprises qui réalisent plus d’un million d’euros de chiffre d’affaires par mois, la problématique des stocks a été traitée dans le cadre du dispositif des coûts fixes.
Crédit : Duy Hoang, Unsplash. Image 2 : SDI