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La Filière Française du Cuir interpelle les futurs candidats à la présidentielle

Par Herve Dewintre

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Leader mondial pour le cuir de veau et le cuir exotique, troisième exportateur mondial d’articles de maroquinerie (mais aussi de peaux brutes), quatrième exportateur mondial d’articles en cuir toutes catégories confondues, la Filière Française du Cuir est un acteur décisif du Made in France. Avec 9,3 milliards d’euros réalisés à l’export en 2016, cette filière regroupe 9 400 entreprises, emploie 130 000 salariés et réalise 25 milliards de chiffre d’affaires. Un secteur d’activité́ stratégique pour la France.

L’échéance électorale est un moment privilégié́ pour interpeler les décideurs politiques : le Conseil National du Cuir, une union interprofessionnelle qui regroupe l’intégralité de la filière (soit 10 fédérations qui vont de l’élevage à la transformation, la fabrication et la distribution), a donc regroupé 10 propositions consignées dans un Livre Blanc.

Première proposition : la filière demande le déplafonnement du montant de la taxe affectée qui est un enjeu capital pour accroître les performances des PME/PMI à l’international et pour développer la recherche et l’innovation. « La Filière Cuir s’est développée rapidement ces dernières années grâce au dynamisme de ses entreprises industrielles (+38 pour cent de CA en 5 ans). Mais le plafonnement voté en 2011 ne permet plus à la profession de bénéficier de cette augmentation puisque l'excédent est confisqué par le Trésor Public. Le secteur d’activité du cuir s’est vu ainsi prélever plus de 4,6 millions d’euros en quatre ans. » indique le communiqué.

Propositions suivantes : la filière souhaite un accompagnement pour les éleveurs lors de leurs travaux de modernisation afin de mieux protéger la peau des animaux. Ellz propose d’ étendre la vaccination contre la teigne à l’ensemble du cheptel pour soutenir les professionnels de l’amont. Le cuir de veau français est d’une qualité exceptionnelle ce qui fait de la France l’un des leaders mondiaux. Cependant, moins de 20 pour cent des peaux françaises sont transformées en cuir répondant aux critères de qualité de l’industrie du luxe. En 25 ans, le nombre de peaux de veaux français disponibles a été divisé par deux alors que la demande ne cesse d’augmenter. Outre la baisse de la consommation de viande en France (4 pour cent par an), cette situation est due notamment aux blessures d’origine mécanique en élevage, à certaines conditions de transport, à la présence de parasites dont la teigne. Ces défauts ont pour conséquence de rendre la peau inadaptée à la fabrication de cuir de premier choix.

Le conseil National du Cuir souhaite également faciliter un développement équilibré des différentes formes de commerce avec une plus grande équité fiscale. Il s’agit de taxer les sites de e-commerce au même niveau que les commerces traditionnels. Le conseil souhaite aussi favoriser la dynamique de l’emploi dans la distribution par l’allègement de charges sur le travail peu qualifié, le recours accru à l’alternance et à l’apprentissage, la remise en cause des surcoûts liés aux effets de seuil.

Pérenniser les entreprises existantes et soutenir les jeunes entrepreneurs

Depuis trop d’années, faute de repreneurs, des entreprises de la filière ferment, des sous-traitants disparaissent avec leur savoir-faire et peu de jeunes créateurs se lancent sur le marché français de peur de ne pouvoir pérenniser leur entreprise. Pour faire face à ces enjeux de croissance, la profession a créé une association -ADC au-delà du cuir- qui accompagne le développement de jeunes marques sélectionnées pour le caractère innovant de leurs projets par des formations coaching et des aides financières. Un fonds de garantie a été également créé par le Conseil National du Cuir et la Fédération Française de la Chaussure. Il facilite l’accès au crédit bancaire des jeunes entrepreneurs et accélère leur développement. Ces dispositifs, juge la filière, sont insuffisants. Il faut modifier la fiscalité du « « non coté » qui permettrait aux investisseurs personnes physiques de pouvoir déduire de leur revenu les pertes éventuelles réalisées dans des investissements effectués dans les reprises ou les créations de sociétés au même titre que les plus values qui sont intégrées dans la base imposable.

Mieux structurer les formations et renforcer la lutte contre la contrefaçon

Le secteur de la maroquinerie continue à créer des emplois et celui de la chaussure, après de nombreuses années de déclin, est également à la recherche de jeunes salariés afin de faire face aux départs à la retraite. Face à cette situation, les formations existantes, bien que nombreuses, ne sont pas toujours adaptées et trop dispersées par rapport aux bassins d’emploi. En ce qui concerne la formation, le CNC souhaite donc développer une « formation générale cuir ». Celle-ci permettrait de donner aux jeunes une connaissance pratique de l’ensemble des métiers du cuir. Cette formation de base devrait être ensuite complétée par des spécialisations sur le terrain en fonction des aptitudes des élèves et des besoins de la profession.

Enfin, le Conseil National du Cuir propose de prendre un certains nombre de mesures pour lutter efficacement contre la contrefaçon notamment en renforçant les compétences des tribunaux en matière de propriété intellectuelle en créant un guichet unique chargé de centraliser le traitement des plaintes des consommateurs, en collaboration avec les titulaires de droits de propriété industrielle et les opérateurs de paiement en ligne. Il s’agirait également d’instaurer un « devoir de diligence » des acteurs de l’internet en matière de contrefaçon.

crédit photo : Versa Versa

Conseil National du Cuir
FILIERE FRANÇAISE DU CUIR