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La dette LVMH attire toutes les convoitises

Par Herve Dewintre

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Vitrine d'un magasin Louis Vuitton. Crédit : Khuc Le Thanh Danh, Unsplash

Alors que la croissance organique du groupe de luxe atteint des niveaux stratosphérique pour le premier trimestre, la demande pour la nouvelle émission obligataire de LVMH aurait atteint plus de 3,6 milliards d’euros.

Les investisseurs institutionnels se sont rués sur la nouvelle incursion de LVMH sur le marché de la dette. Les nouvelles obligations émises par le géant du luxe pour un milliard d’euros ont rencontré une demande fracassante. Cette demande, selon une source anonyme proche du dossier et citée par Bloomberg aurait atteint plus de 3,6 milliards d’euros, soit le triple du montant effectivement émis, alors même que le groupe de Bernard Arnault souhaite placer au moins 500 millions d’euros de nouvelles obligations d’échéance 2025.

L’engouement pour cette émission obligataire – la première depuis trois ans – s’explique aisément, d’après les analystes de CreditSights cités par l’agence, par les « fondamentaux de crédit exceptionnellement solides » tout comme par le faible effet de levier et l’abondant flux de trésorerie disponible. Il faut dire également que cette émission d’obligations intervient juste après l’annonce par le groupe d’un premier trimestre stellaire : la croissance organique de 17 pour cent tirée par la branche mode et maroquinerie (soutenue par une reprise plus rapide que prévu en Chine malgré un fléchissement de la demande de luxe aux États-Unis) est près de deux fois supérieure aux attentes des analystes. Cette performance, rappelons-le, a permis au titre d’attendre une valorisation de plus de 450 milliards d’euros.

Emprunt hors norme à des conditions très avantageuses

LVMH avait lancé une première opération hors norme sur le marché de la dette au début de l’année 2020, destinée à refinancer l’acquisition du joaillier américain Tiffany & Co. pour 16,2 milliards de dollars. Le groupe de luxe avait alors levé l’équivalent de 9,3 milliards d’euros libellés en euros et en livres sterling sur les marchés obligataires à des conditions très favorables. Il s’agissait à l’époque de la plus importante émission d’obligations en Europe depuis mars 2016 (celle d’Anheuser Busch InBev pour 13,25 milliards) et la troisième plus grosse depuis la naissance de l’euros. Les spécialistes à l’époque avaient souligné que LVMH avait bénéficié de la forte demande des investisseurs mais aussi de la récente baisse des taux.

Selon le journal Les Échos, le coût moyen de cet emprunt gigantesque (l’un des plus gros jamais consentis dans la zone euro) pour le groupe etait de 0,05 pour cent. Un groupe de parlementaires italiens avait également demandé à la BCE – en raison de son programme de rachats d’obligations corporates – si elle comptait participer à cette émission et si cela n’équivalait pas à financer le rachat de Tiffany & Co. avec de l’argent public. Christine Lagarde avait alors répondu que les émetteurs des obligations achetées par la BCE étaient libres d’utiliser les fonds levés comme ils le souhaitent.

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