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L'italien Piquadro négocie avec Richemont le rachat de Lancel

Par AFP

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Le groupe suisse Richemont, numéro deux mondial du luxe, pourrait finalement jeter l'éponge et décider vendre sa marque de maroquinerie française Lancel à l'italien Piquadro, après avoir tenté à plusieurs reprises de la relancer.

Piquadro, un fabricant de sacs, de bagages et d'articles en cuir haut de gamme, a annoncé mardi dans un communiqué qu'il a entamé des négociations exclusives avec le groupe genevois en vue d'un rachat de la marque française de sacs à main.

A ce stade, aucun accord contraignant n'a encore été conclu. Mais si les négociations aboutissent, le rachat pourrait se faire mi-2018, a précisé le groupe originaire de la région de Bologne. Fondée en 1876 à Paris par Angèle Lancel, la marque de sac à main, connue notamment pour un de ses modèles créé en hommage à l'actrice française Brigitte Bardot, est entrée dans le giron de Richemont en 1997.

Solidement ancrée en France, la marque est aussi très appréciée en Russie, en Chine et au Moyen-Orient, mais est considérée depuis plusieurs années par les analystes financiers comme "l'enfant à problème" de Richemont.

En 2013, les rumeurs d'une vente de Lancel avaient enflé, en particulier après le départ de Marty Wikstrom, qui dirigeait la division de mode et accessoires. Le groupe avait toutefois tenu à couper court aux spéculations, en expliquant alors qu'il préférait garder la marque et tenter de la relancer.

La mode, la maroquinerie et les accessoires ne contribuent qu'à une petite partie des ventes de Richemont qui réalise l'essentiel de son chiffre d'affaires dans la joaillerie et l'horlogerie.

Prix de vente incertain

Richemont ne donne pas le détail de ses ventes par marque, mais Rene Weber, analyste chez Vontobel, évalue le chiffre d'affaires annuel de Lancel à environ 130 millions d'euros, soit seulement 1,2 pour cent des ventes du groupe. Selon ses estimations, le résultat opérationnel se trouve probablement tout juste à l'équilibre.

"Pour Richemont, c'est un enfant à problème depuis longtemps", a souligné M. Weber dans un courriel à l'AFP, pointant que Richemont avait dû mener plusieurs restructurations et essuyer plusieurs années de pertes. La marque, qui avait dû repenser sa distribution, ne compte plus aujourd'hui que 78 boutiques, contre 220 en 2008, a-t-il pointé.

Selon Rene Weber, le prix auquel la marque pourrait être vendue sera peut-être faible, mais cela pourrait être une façon pour Richemont de "céder un problème de long terme", a-t-il jugé. L'an passé, le groupe propriétaire des maisons de joaillerie Cartier et Van Cleef & Arpels s'était déjà séparé d'une autre marque dans ses activités autres que la joaillerie et l'horlogerie, avec la vente de Shanghai Tang, spécialisée dans les produits de luxe chinois, qui peinait à trouver sa place dans son portefeuille de marques.

Richemont s'attaque désormais à résoudre "les activités à problèmes", a de son côté réagi Jon Cox, analyste chez Kepler Cheuvreux, pointant que le groupe les évacue s'il ne parvient pas à les redresser.

A 14H19 GMT, l'action Richemont faisait partie des rares valeurs dans le vert à la Bourse suisse, en petite hausse de 0,07 pour cent, à 84,76 francs suisses, dans un marché en baisse, le SMI, l'indice de ses 20 plus grosses valeurs, cédant 0,18 pour cent.

Piquadro, fondé en 1987 et toujours présidé par Marco Palmieri, est pour sa part entré en octobre à la Bourse de Milan, où l'annonce des négociations faisait bondir son titre de plus de 4,29 pour cent. (AFP)

Photo: Piquadro Facebook

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