L'enseigne San Marina a demandé son placement en redressement judiciaire
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Paris - L'enseigne de chaussures San Marina, anciennement détenue par le groupe Vivarte et qui emploie 680 personnes dans 163 magasins en France, a demandé son placement en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Marseille, a-t-elle annoncé mardi dans un communiqué.
San Marina, basée à Gémenos dans les Bouches-du-Rhône, dit notamment subir le contrecoup de l'arrêt de la Cour de cassation qui a contraint, en juin dernier, les commerçants dits non essentiels et qui avaient dû garder porte close lors du confinement du printemps 2020, à payer leurs loyers.
"Après une saison estivale décevante pour le marché", complète l'entreprise, elle "sollicite l'ouverture d'un redressement judiciaire à son bénéfice auprès du tribunal de commerce de Marseille". L'audience est prévue jeudi et "un jugement sera rendu rapidement après cette audience".
San Marina, qui dit n'être "pas en mesure d'assumer en même temps notamment le paiement de ses loyers en cours et le remboursement immédiat de sa dette exigible", entend proposer "un plan de redressement qui inclura un remboursement échelonné sur une durée maximale de dix ans" des créances datant d'avant la procédure de redressement.
L'entreprise, qui avait été cédée début 2020 par Vivarte à Stéphane Collaert, avait déjà annoncé au printemps 2022 un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) "portant sur 152 postes sur 680" et "l'adaptation de son parc de magasins". Au moment de l'entrée en négociations avec Vivarte, il était question de 230 magasins, l'enseigne en revendiquait 163 mardi.
La direction, qui a informé mardi le comité social et économique (CSE) de l'enseigne de cette demande de redressement judiciaire, précise que le PSE devrait être "suspendu temporairement" lors de la période d'observation faisant suite à la mise en redressement judiciaire. Début août, une autre enseigne du prêt-à-porter français, Camaieu, avait demandé sa mise en redressement judiciaire en évoquant "les conséquences" de l'arrêt de la Cour de cassation.
Le secteur de la distribution textile, notamment de milieu de gamme, est en souffrance depuis des années en France. L'activité reste compliquée cette année avec notamment les inquiétudes pour le pouvoir d'achat, qui poussent de nombreux consommateurs à différer leurs achats de vêtements, jugés moins prioritaires que l'alimentaire ou l'équipement des enfants par exemple. (AFP)