Jura: le redressement judiciaire du lunetier Logo prolongé jusqu'au 15 novembre
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Le tribunal de commerce de Lyon a prolongé mercredi jusqu'au 15 novembre le redressement judiciaire du fabricant de lunettes LOGO, qui craint la liquidation judiciaire après le départ de son donneur d'ordre exclusif LVMH, a indiqué un représentant du personnel.
Le lunetier français Cémo a déposé auprès du tribunal une offre de reprise de 34 salariés, des brevets et du patrimoine du Groupe LOGO, qui emploie 160 salariés à Morez (Jura), une dizaine à Lyon et 230 à l'étranger (Indonésie, Etats-Unis, Italie), a dit à l'AFP Sébastien Mignottet, responsable du comité d'entreprise du Groupe LOGO.
Le tribunal a prolongé la période de redressement judiciaire du groupe pour permettre à Cémo de "préciser son offre et d'amener des éléments plus concrets au tribunal", a ajouté M. Mignottet. "Dans l'état, cette offre ne nous intéresse pas, car la reprise de 34 salariés est dérisoire par rapport à l'effectif actuel", a indiqué le représentant du CE qui a "l'impression qu'il s'agit d'une façade pour récupérer le contrat de licence à moindre coût".
Le Groupe LOGO, dont les 40 millions d'euros de chiffre d'affaires sont réalisés grâce aux produits LVMH (97 pour cent pour TAG Heuer et 3 pour cent pour Fred), a été placé en redressement judiciaire le 12 mai dernier. En décembre 2015, le leader mondial du luxe LVMH avait annoncé au lunetier jurassien qu'il lui retirait les licences de ses marques TAG Heuer et Fred, qui couraient jusqu'en 2017.
La société Logo assurait depuis une vingtaine d'années la fabrication et la commercialisation des montures de ces lunettes haut de gamme. LVMH avait expliqué son départ par "la gestion défaillante de la direction actuelle de la société et de son actionnaire". De son côté, la direction a reproché à son donneur d'ordre de vouloir "abaisser le prix moyen de vente pour faire plus de volumes".
La fermeture de LOGO, dernière grande manufacture lunetière de France, serait un coup dur pour l'industrie de la lunette française et son berceau historique dans la vallée morézienne. Dans ce secteur, le nombre d'emplois est passé de 4.500 salariés dans les années 80 à 1.600 en 2016, selon les chiffres du groupement des industriels et fabricants de l'optique (Gifo). (AFP)