Jack Schwefel, PDG de Vince : « Notre ambition est d’être présents dans les grandes villes françaises »
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Vince, est une marque qui propose du luxe, discret, intemporel et aux inspirations californiennes. Une marque qui s’inscrit parfaitement dans la tendance du Quiet Luxury. Présente en France à travers des points de vente et un showroom, Vince ambitionne de renforcer son offre dans l’Hexagone, dans les années à venir. Pour en savoir plus sur la stratégie de développement de la marque, FashionUnited a interrogé Jack Schwefel, PDG de Vince depuis mars 2021. Avec plus de 30 ans d’expérience dans l’industrie de la mode, il a notamment travaillé pour Gap pendant 13 ans, une période durant laquelle il a contribué à l’implantation de la marque en France. Aujourd'hui, c’est avec Vince que Jack Schwefel développe ces ambitions.
Après une boutique éphémère, Vince a confirmé sa présence aux Galeries Lafayette avec un corner, quel bilan faites-vous de cette collaboration ?
Jack Schwefel : Personnellement, je connais l’équipe de ce grand magasin depuis les années 90. À l’époque, lorsque j’ai déménagé à Paris pour l’installation de la boutique Gap, nous avons commencé par les Galeries Lafayette. Avec Vince, nous collaborons avec les Galeries Lafayette depuis 2020. Nous avons d’abord lancé un pop-up store saisonnier, juste avant la pandémie. Malgré les difficultés liées à la crise sanitaire, nous avons réussi à maintenir notre présence et à nous développer au sein du grand magasin au cours des trois dernières années. Aujourd'hui, Vince est devenu une référence aux Galeries Lafayette pour le cachemire et la soie. Nous sommes très bien installés, juste à côté de Max Mara et de Joseph. C'est une belle combinaison de marques internationales et modernes. Nous faisons la promotion du lifestyle californien, le public y adhère et c'est exactement ce que recherchaient les Galeries Lafayette.
En parallèle, Vince est aussi présent au Printemps depuis 2017. Les deux grands magasins sont situés sur le boulevard Haussmann, est-ce un choix stratégique ?
Oui, c’est un choix stratégique. Nous avons la possibilité de toucher plus de clients. Pour avoir vécu à Paris, j’ai observé que les gens aiment Le Printemps et ils aiment aussi les Galeries Lafayette donc pourquoi ne pas faire les deux ? Nous avons pris la même décision aux États-Unis, où nous sommes présents chez Nordstrom et aussi chez Neiman Marcus.
La marque dispose également d’un showroom à Paris…
Paris est connue dans le monde entier comme la capitale de la mode et c’est exactement ce que la ville représente pour Vince. C’est pourquoi nous y avons installé le seul showroom de la marque, en dehors des États-Unis.
« En 2024, nous prévoyons de passer de 15 à 25 points de ventes en France. »
Quelles sont vos ambitions pour le marché français, dans les années à venir ?
Nous voulons poursuivre l'expansion de la marque. Depuis 20 ans, Vince s'est développée en tant que marque wholesale. L’objectif de cette expansion majeure est d’être présent à travers plus de boutiques spécialisées, et ce, dans toute la France. Nous avons aujourd'hui une belle présence à Paris, et j'aimerais qu'elle soit plus importante en France en général. Nous ne sommes pas à Lyon, nous ne sommes pas à Marseille. L’idée est d’être présents dans les plus grandes villes de France. Cela se fera dans les années à venir. En 2024, nous prévoyons de passer de 15 à 25 points de ventes en France.
Avez-vous des ambitions pour l’e-commerce en France ?
Aujourd'hui, notre site n’est disponible qu'en anglais. L'année dernière, nous avons mis à jour notre plateforme web. En 2024, le site sera disponible en français, en allemand et en espagnol.
Selon vous, qu’est-ce qui différencie les clients français des autres ?
Les consommateurs français apprécient vraiment la qualité. C'est très important pour eux et cela fait partie de leur ADN. La mode est devenue complètement mondiale, mais il y a des particularités d’un pays à l’autre, on va dire qu'il y a des nuances. Les clients parisiens ont les mêmes caractéristiques que les new yorkais et ils sont très différents de ceux de Los Angeles ou de Londres.
Définiriez-vous Vince comme une marque de Quiet Luxury?
Nous l’étions déjà, avant même que ce terme ne devienne une tendance. Cela fait partie de notre ADN. Aujourd’hui le monde a adopté le Quiet Luxury et c'est une très bonne chose pour les activités de Vince. Cela a considérablement impacté nos ventes, mais je ne peux pas en dire plus pour le moment.
« Vince va miser sur le digital pour accroître sa notoriété dans les années à venir. »
Outre les États-Unis, quels sont vos marchés les plus importants ?
Le Royaume-Uni est un marché important. Nous n'y avons qu'un seul magasin et il fonctionne très bien. Il est situé à proximité de Selfridges et de Harrods. Vince fonctionne bien en Asie également. Nous avons de bons partenariats en Corée et au Japon, avec un distributeur par pays. Nous avons un partenaire grossiste à Hong Kong et en Chine et nous envisageons de poursuivre notre développement dans ces régions. D’ailleurs, le Quiet Luxury rencontre un véritable succès actuellement en Asie.
La France est-elle un marché important pour vous ?
La France est l’un des plus importants, en Europe et à l’international. Je ne dis pas cela parce que j’y ai vécu et que j’aime beaucoup Paris. Nous voulons développer de grands projets dans le pays.
Malgré la longévité de Vince, nous sommes conscients que la marque souffre d’un manque de notoriété à l’international par manque de communication.
Les gens connaissent Vince principalement en tant que marque de mode pour femmes. En 2022, le secteur homme représentait 20 % de l'ensemble de nos activités dans le monde. Dans trois ans, l’objectif est d'atteindre 30 %. Nous augmenterons notre chiffre d'affaires de 50 % au cours des trois prochaines années.
La marque propose des pièces de qualité, nous ne suivons pas les tendances, car nous proposons une mode intemporelle. Nous allons désormais investir dans le marketing et la communication digitale. Dès le printemps 2024, nous allons démarrer une campagne de communication digitale. À l'époque où je travaillais pour Gap, la communication se limitait à des affiches dans les gares et les métros. Aujourd’hui, tout se fait sur le digital. L’avantage de ce système est qu’il est très facile à analyser et donc de savoir immédiatement si ce que l’on propose fonctionne ou non.