It Collection veut se développer aux États-Unis

Fondée par Dorothée Rubinski et Axelle Aime, la plateforme de création de marques It Collection lance sa deuxième tour de table auprès de fonds et d’institutionnels pour appuyer son développement aux Etats-Unis.

Qu’ont en commun les marques Musier, Parisienne et Alors, Recc ? Elles ont été fondées autour de la personnalité d’une influenceuse. Par exemple, l’univers de Musier, créé en 2018, s’articule autour de l’univers d’Adenorah, c’est-à-dire Anne-Laure Mais, 678 000 abonnés instagram au compteur. Parisienne et Alors s’est construite autour du tempérament de la Miss France 2011 Laury Thilleman, etc. Deuxième point commun, ces marques ont été initiées par deux femmes – créatrices, entrepreneuses et amies d’enfance – qui ont fondé la société It Collection avec l’intention de capitaliser sur les liens de proximité entre les influenceuses et leur public pour créer des labels à l’image de ces it-girls.

Axelle Aimée et Dorothée Rubinski connaissent bien la mode qui a servi de fil rouge à leurs carrières professionnelles respectives. Bonpoint, Cacharel, Tara Jarmon pour Dorothée qui par ailleurs s’était également lancée dans l’aventure entrepreneuriale en 2005 avec la marque pour enfants « Le Revendeur d’Étoiles » (revendue aprèsl’ouverture de 6 boutiques et un portefeuille clients de quelques 90 revendeurs de la griffe, tandis que de son coté, Axelle œuvrait chez Gap puis BCBG Max Azria en tant que directrice marketing produit, ou encore chez Swildens et Rouje à la direction de production. Leur indéfectible amitié les rapproche, leur verdict commun sur l’industrie de la mode également. Car toutes deux en sont persuadées : les influenceuses sont les marques de demain.

Les deux associées complémentaires contactent donc les influenceuses pour les convaincre, clé en mains de créer leur marque. Celles-ci sont généralement faciles à convaincre même si un accord leur impose d’assurer la promotion de la marque dont elles deviennent les centres de gravité. Des projets clés en main, les deux entrepreneuses s’occupent de tout : soutien financier, logistique, conception, production, distribution via des e-shops dédiés. Car les ventes, cela parait logique pour des personnalités nées sur les réseaux sociaux, se font tout d’abord sur le canal digital. Et ça fonctionne : les quatre premières marques que la société a développées ont été rentables des le premier exercice.

Des marques éco-responsables avec des productions faites en France et en circuit court

La clé du succès : le digital tout d’abord. Les ventes se font en premier lieu sur des pop-up dédiés, avant de s’envoler, apres des tests réussis, en multimarques ou dans les corners des grands magasins. Le choix des égéries sollicitées par It Collection, ensuite : celles-ci sont d’une part au centre d’une communauté fédérant de potentiels acheteurs, et d’autre part elles sont toutes engagées, voire militantes. Ce qui explique les cahiers des charges de l’entreprise : les marques du groupe se veulent éco-responsables, avec 85 pour cent des productions faites en France, des cycles courts et une volonté de faire de chacune de ses marques un acteur de la green fashion.

Les cycles courts se justifient à la fois du point de vue écologique (pourquoi faire venir des collections décidées trop longtemps en avance de l’autre coté du globe avec un cout carbone effrayant) et du point de vue sociologique : les saisons n’ont plus véritablement de sens pour les jeunes consommatrices qui privilégient les achats spontanés à un instant T de collections conçues comme des billets d’humeur. Les deux fondatrices sont persuadées que Ce concept, principalement développé en France, séduira les États-Unis. Aussi ont-elles décidé de lancer une deuxième tour de table auprès de fonds et d’institutionnels pour appuyer le développement de la société. Leurs arguments ? Des chiffres éclatants : le groupe de marques annonce une croissance de plus de 100 pour cent d'une année sur l'autre et vise 50 millions d'euros à l'horizon 2025.

Crédit photo : It Collection, Musier