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Inquiètes pour leur activité, les enseignes de mode veulent alléger leurs loyers

Par AFP

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Paris - “Mes loyers augmentent, mais mon trafic baisse !” : cinq mois après la réouverture des magasins “non essentiels”, les enseignes de mode peinent à retrouver leur activité et demandent des mesures pour alléger le poids de leurs loyers.

En face, les bailleurs des centres commerciaux, qui ont consenti à des baisses ou annulations de loyers pendant la crise sanitaire avec des aides de l’État, s’agacent que certaines ne les payent toujours pas. Lors des deux premiers confinements, des aides de l’État et des accords avec les bailleurs ont permis de baisser, voire d’annuler les loyers des commerces dont l’activité avait été stoppée. Puis en février, lorsque les centres commerciaux ont dû à nouveau progressivement fermer, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a annoncé que l’État prendrait en charge les loyers et charges locatives des enseignes des centres commerciaux pendant leur fermeture, qui a duré jusqu’à la fin du troisième confinement.

Mais l’aide a été validée seulement mardi par la Commission européenne, et les demandes ne pourront pas être faites avant mi-novembre. “En attendant, certains ont retenu le paiement de leur loyer parce qu’ils se seraient retrouvés sinon en situation de trésorerie compliqué”, indique à l’AFP Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance du Commerce. Une situation qui tend la relation entre bailleurs et enseignes.

Avec la publication d’un décret prévue par Bercy “dans les prochains jours” pour préciser les modalités du dispositif d’aide aux loyers, les bailleurs devraient au moins pouvoir compter sur le versement de la somme dans leur bilan financier de 2021.

Malgré une embellie en mai-juin, la reprise pour le secteur de la mode n’a pas été à la hauteur : les soldes ont été décevantes pendant l’été, et le mois de septembre n’a pas redressé la barre, avec 5,5 pour cent de chiffre d’affaires en moins qu’en septembre 2019, selon l’Alliance du commerce. Or dans le même temps, l’indice des loyers commerciaux (ILC), sur lequel les baux des magasins sont automatiquement indexés, est reparti à la hausse : au deuxième trimestre, l’Insee enregistrait une croissance de 2,6 pour cent de l’indice sur un an. “C’est complètement incohérent”, soutient auprès de l’AFP Laurent Milchior, co-gérant du groupe Etam, qui estime que cette hausse n’est “pas justifiée”.

“De mauvaises habitudes”

L’ILC est calculé par l’Insee en fonction du coût des constructions neuves, des prix à la consommation, et du chiffre d’affaires de l’ensemble du commerce de détail, qui comprend les ventes en magasins, et en ligne. “Quand Amazon fait un meilleur chiffre, mon loyer à moi augmente”, ironise Alexis de Seze, secrétaire général du groupe IDKids (qui compte notamment Okaïdi, Jacadi ou Oxybul).

L’Alliance du commerce et la Fédération pour la promotion du commerce spécialisé (Procos) demandent donc que l’indexation des loyers soit suspendue, le temps de trouver une nouvelle méthode de calcul de l’indice qui serait plus juste pour les enseignes, et pour les commerçants en général. “Il faudrait déjà que les loyers soient payés avant de geler l’indice”, rétorque auprès de l’AFP Gontran Thüring, délégué général du Conseil national des centres commerciaux (CNCC), qui représente les commerçants, mais aussi les bailleurs.

En effet, malgré la réouverture des magasins, le taux d’impayés reste au troisième trimestre 2021 autour de 20 pour cent tous secteurs confondus, selon le CNCC. “Ce n’est pas normal”, soutient Gontran Thüring, qui estime que “de mauvaises habitudes ont été prises” pendant la crise sanitaire. À plus long terme, enseignes et bailleurs devront relever un même défi pour leur rentabilité : faire revenir en magasin les consommateurs qui ont pris le pli des achats en ligne pendant la crise sanitaire. (AFP)

Crédit : FashionUnited

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