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HRW dénonce la politique des "hommes d'abord" des entreprises chinoises

Par AFP

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De grandes entreprises chinoises comme le géant de l'e-commerce Alibaba pratiquent la discrimination au bénéfice des hommes dans leur recrutement et les conditions de travail des Chinoises se détériorent, accuse lundi Human Rights Watch.

Dans ce rapport intitulé "Seuls les hommes sont priés d'être candidats: les discriminations entre les sexes dans les offres d'emploi en Chine", l'ONG dépeint des manquements dans le privé comme le public. Ceux-ci vont des annonces destinées aux "hommes uniquement" aux injonctions faites aux candidates d'être "plaisantes esthétiquement".

De telles discriminations sont illégales en Chine mais les règles sont rarement appliquées, dit HRW. Alibaba, Tencent ou Baidu ont publié des annonces affichant clairement leur préférence pour les candidats masculins, selon l'ONG.

Alibaba est accusé en outre de se servir du physique de ses employées dans ses campagnes de recrutement, les présentant comme des "beautés Ali" et des "déesses". "Ces entreprises se targuent d'être à la pointe de la modernité et du progrès mais elles se servent de stratégies de recrutement qui montrent combien la discrimination envers les femmes est profondément enracinée en Chine", dit à l'AFP Sophie Richardson, directrice de HRW pour le géant asiatique.

Tencent a présenté ses excuses après la publication du rapport, affirmant que l'entreprise enquêtait sur les cas cités et mettrait en oeuvre es "changements immédiats". "Nous sommes désolés que cela ait pu se passer et allons prendre des mesures pour nous assurer que cela ne se reproduise pas", a déclaré à l'AFP un porte-parole du groupe. Dans un communiqué à l'AFP, Alibaba se défend en soulignant que sa politique de recrutement fournit des opportunités égales à tous et que 47% de ses employés sont des femmes de même qu'un tiers de ses fondateurs et de ses cadres. Mais il "évaluera de plus près" ses annonces.

Un employé d'Alibaba a raconté à l'AFP que le rapport était fondé sur des annonces "dépassées" publiées entre 2012 et 2015 et que l'entreprise retirait immédiatement les offres non conformes. Baidu a déclaré que les annonces en question avaient été retirées, regrettant toutes celles qui auraient pu contrevenir à ses valeurs. "Ces offres d'emploi (...) sont des cas isolés qui ne reflètent pas l'engagement de notre compagnie à l'égalité au travail", a dit une porte-parole à l'AFP.

Huawei n'était pas disponible dans l'immédiat. Le secteur public n'est pas exempt des critiques de l'ONG: près d'une offre d'emploi sur cinq pour les recrutements 2018 de la fonction publique stipule "hommes seulement" ou "hommes préférés". Les annonces pour recruter des conductrices de train leur demandent d'être "minces", "à la mode" et "belles".

Le rapport est fondé sur l'analyse de plus de 36.000 offres d'emploi postées entre 2013 et 2018 sur des plateformes de recrutement chinoises, les sites des entreprises ou les réseaux sociaux. (AFP)

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